Passage en force contre les Corses

1er octobre 2005

Les événements en Corse sont à l’origine du retour précipité en Métropole du ministre de l’Intérieur. La sévère répression d’un conflit social est l’étincelle. Il est dû à la volonté du gouvernement de privatiser le service public qui dessert la Corse par voie maritime. Il a proposé un fonds d’investissement le rachat de la SNCM pour 35 millions d’euros, alors que la valeur des navires est estimée à 400 millions d’euros. Raison invoquée : le déficit. Et d’évoquer la meilleure santé de la concurrente privée, Corsica Ferries. Quant aux travailleurs de la SNCM, ils accusent Corsica Ferries de dumping social. Cette dernière est basée en Italie et profite de règles qui accordent moins de droits aux salariés, d’où des prix moins élevés. Ce nivellement par le bas a été largement refusé par les électeurs le 29 mai dernier. Contre cette braderie, les travailleurs de la SNCM sont en grève. Les dockers de Marseille sont solidaires.
Afin de protéger leur outil de travail, 60 marins ont voulu rapatrier en Corse un de leurs fleurons : le cargo mixte “Pascal Paoli”, mis en service depuis moins de 2 ans. Jeudi matin, le “Pascal Paoli” était pris d’assaut par les militaires du GIGN, ce qui a encore fait davantage monter la tension sur les 2 bords de la Méditerranée. Hier, 4 des grévistes étaient présentés à un juge qui a requis la détention préventive pour 2 d’entre eux.
Cette double répression, militaire et judiciaire, de ce conflit social fait bouillir la marmite sociale en Corse. Elle est révélatrice de la poursuite d’une politique de casse sociale depuis 3 ans, marquée par l’usage du passage en force.

Manuel Marchal


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