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25 septembre 2021, par
Tel un météore dans le ciel de l’Afrique, écrit Jean Auburtin, Patrice Lumumba monta si vite au zénith qu’il ne pouvait guère ne pas s’abattre en flammes [...]. Il avait heurté trop de sentiments, froissé trop d’intérêts, déconcerté trop de bonnes volontés pour ne pas susciter le désordre et bientôt le chaos. » Destin et trajectoire hors du commun que ceux du Premier ministre congolais. Sa vie publique a duré cinq années à peine ; sa carrière ministérielle effective, seulement deux mois.
Ce « météore » africain est d’abord un « cas » difficilement classable dans la décolonisation belge. Il n’a pas effectué le parcours de la plupart des évolués. Autodidacte, il n’a pas suivi le cursus scolaire consacré : il n’a fréquenté ni les missions, ni l’administration coloniale. Il n’a pas été un de ces « fils favoris » d’un des groupes ethniques qui dominent la vie politique congolaise en 1959-1960 : les Luba, Kongo, Bangala, etc. Il n’est pas non plus à son aise à Léopoldville, où se sont faites (et défaites) les carrières politiques de ses collègues, les Kasa-Vubu, Kalonji, Bolikango, Iléo et Adoula : sa carrière à lui, il l’a faite (difficilement) dans une agglomération provinciale de seconde zone, Stanleyville, où il a mis du temps à être accepté. Il professe aussi des idées « laïques » qui vont à l’encontre de l’idéologie missionnaire et chrétienne dominante. Enfin, il est pratiquement un des seuls leaders congolais à être en contact avec une idéologie repoussoir pour le colonisateur belge : le panafricanisme, qui rime avec communisme…
Patrice Émery Lumumba est né à Onalua (territoire de Katako-Kombe au Sankuru, Congo belge, dans l’actuelle République démocratique du Congo). Il fréquente l’école catholique des missionnaires puis, élève brillant, une école protestante tenue par des Suédois. Jusqu’en 1954 (année de la fondation d’un réseau d’enseignement laïque et de la première université), la Belgique coloniale n’a que peu développé le système d’éducation, entièrement confié aux missions religieuses. L’école ne donne qu’une éducation rudimentaire et vise plus à former des ouvriers que des clercs, mais Lumumba, autodidacte, se plonge dans des manuels d’histoire.Il travaille comme employé de bureau dans une société minière de la province du Sud-Kivu jusqu’en 1945, puis comme journaliste à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa) et Stanleyville (Kisangani) employé de 2e classe à la poste, période pendant laquelle il écrit dans divers journaux.En septembre 1954, il reçoit sa carte d’« immatriculé », réservée par l’administration belge à quelques éléments remarqués du pays (200 immatriculations sur les 13 millions d’habitants de l’époque). Il découvre, en travaillant pour la société minière, que les matières premières de son pays jouent un rôle capital dans l’économie mondiale, mais aussi que les sociétés multinationales ne font rien pour mêler des cadres congolais à la gestion de ces richesses. Il milite alors pour un Congo uni, se distinguant en cela des autres figures indépendantistes dont les partis constitués davantage sur des bases ethniques sont favorables au fédéralisme.
La destinée de Patrice Lumumba a suscité la publication de nombreux livres, surtout des essais, en France, mais Jean-Paul Sartre n’a pas beaucoup écrit sur lui. Il fait certes des allusions épisodiques au personnage, notamment dans ses articles des Temps modernes, toutefois son attention, à l’époque de l’indépendance congolaise, est surtout retenue par le conflit algérien. Le texte le plus important qu’il ait consacré au Congolais s’intitule « La Pensée politique de Patrice Lumumba ». Dans cette présentation en forme d’oraison funèbre, le philosophe examine l’œuvre de Lumumba – première partie, intitulée « L’Entreprise » – et « Les Raisons de l’échec » – titre de la seconde et dernière partie. Sartre s’intéresse non à l’homme Lumumba, il en souligne seulement la bonté, la confiance humaniste (le fait qu’il l’appelle plusieurs fois par son prénom trahit la sympathie qu’il lui portait), mais à l’acteur d’un combat politique, explicable en termes sociologiques, et au symbole qu’il est devenu à l’issue d’un destin jugé exemplaire. Sous sa plume, Lumumba devient un Robespierre noir puis un personnage symbolisant l’Afrique tout entière, le représentant d’une force engagée dans la praxis et le mythe engendré par une mort trop tôt venue. Conformément à la vision tiers-mondiste, ces deux aspects sont indissociables, menant à la transformation du leader congolais en une figure mythique où se projettent les hantises de l’intellectuel européen.
Après que son Mouvement national congolais soit arrivé en tête des législatives de mai 1960, Patrice Lumumba devient le premier premier ministre de la République du Congo (RDC). Considéré comme un homme de gauche radical, sa présence inquiète les puissances occidentales et la Belgique de qui la RDC a acquis l’indépendance le 30 juin. Particulièrement critique à l’endroit du colonialisme, le discours que Lumumba prononce le même jour indispose d’ailleurs le souverain belge, Baudouin 1er. Dès juillet, une violente mutinerie de soldats congolais contre des officiers belges toujours sur place provoque une instabilité qui va vite s’accentuer. Des troupes belges sont envoyées à Léopoldville, la capitale, et au Katanga, une province minière qui déclare son indépendance le 11 juillet sous Moïse Tshombé. Des milliers de Belges s’y sont réfugiés. Lumumba demande de l’aide, notamment aux États-Unis, aux Nations unies et à l’Union soviétique, pour bloquer cette sécession. Des conseillers soviétiques arrivent en RDC alors que les troupes onusiennes sont sur place le 14 juillet. En pleine guerre froide, le recours aux Soviétiques accentue les tensions. Le président Joseph Kasa-Vubu révoque Lumumba le 5 septembre. Puis, le 14, le chef d’état-major de l’armée, Joseph-Désiré Mobutu, prend le pouvoir avec l’appui de puissances étrangères. Assigné à résidence, Lumumba s’échappe, avant d’être arrêté en décembre 1960 puis transféré le mois suivant à Élisabethville, au Katanga. Il y est exécuté le 17 janvier 1961 avec deux autres alliés politiques, en présence de politiciens katangais et de Belges. Cette nouvelle ne sera rendue publique qu’en février. Des partisans de l’ex-premier ministre tenteront une rébellion, mais seront vaincus par les troupes de Mobutu. En 2002, le ministre des Affaires étrangères de Belgique s’excusera pour le rôle de son pays dans cette tragédie. Considéré comme le père de l’indépendance, Lumumba sera réhabilité comme un héros national, le 17 janvier devenant même un jour férié en son honneur.
« Je sais et je sens au fond de moi-même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur. » Lettre testament de Patrice Lumumba
Nou artrouv’
David GAUVIN
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