Plan d’austérité ou plan de relance ?

16 novembre 2011, par J.B.

Le gouvernement prépare un troisième plan d’austérité. Ça va encore saigner. Les 2 premiers plans lui ont servi de modèle : réduction des dépenses publiques, augmentation des prélèvements, baisse des aides sociales.

Comme les mesures sont impopulaires, les médias sont sollicités. Les complices sont invités à préparer l’opinion par une campagne de dénonciation de la population. Hier, c’était les bénéficiaires de niches fiscales, aujourd’hui, ce sont les bénéficiaires d’aides sociales. À chaque fois, les groupes de population concernés sont présentés comme des profiteurs. Ils sont accusés d’être à l’origine du déficit et de l’endettement de la France.

Le gouvernement veut faire contribuer les fonctionnaires. Il commence par les accuser de trop voler la Sécurité sociale, ce qui sert de justification pour leur soutirer une journée sur leurs congés maladies. Les ayants droit sociaux sont accusés d’abriter des fraudeurs. Des chiffres sont même balancés à l’opinion, sans le moindre commencement de preuve. Des médias amplifient la propagande gouvernementale sans le minimum de sens critique.

Le premier plan d’austérité s’étalait jusqu’en 2013. Les arguments ne manquaient pas pour expliquer qu’il fallait se serrer la ceinture pendant 3 exercices budgétaires. En plein milieu du premier plan, on constate que les objectifs ne seront pas atteints. Qu’à cela ne tienne, on accentue la pression et on annonce que l’équilibre budgétaire sera atteint en… 2016 ! À peine voté, il est remis en cause. Quand une logique mène à l’impasse ne faut-il pas s’arrêter et changer de cap ? Une erreur peut être comprise, mais persévérer dans l’erreur, n’est-ce pas un crime contre son peuple ?

Sarkozy a été sommé par Raffarin d’expliquer aux Français pourquoi on a vécu pendant 36 ans de déficit et d’endettement, sans avoir les problèmes d’aujourd’hui. Même Giscard d’Estaing s’y est mis… Le G20 n’a pas trouvé magique la potion française. Ils ont laissé Sarkozy sur le bord du perron, seul, avec ses certitudes. La perspective du prochain 3ème plan donne raison à la prudence des autres chefs d’État.

Sans politique de relance de l’emploi, et donc d’activités durables, les plans d’austérité successifs vont assécher les porte-monnaie. Les entreprises n’ont plus de trésoreries. À La Réunion, les chefs d’entreprises regrettent l’absence de Paul Vergès à la Région. Ils savent que lui au moins, il avait un plan de relance de plusieurs milliards. Il avait anticipé la crise et ses conséquences. Ce plan a été liquidé par l’UMP, ici et à Paris… remplacé par 3 plans d’austérité.

J.B.

Nicolas Sarkozy

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