“Pokèr mantèr”

31 janvier 2006

Depuis 1977, année après année, tous les gouvernements, quelle que soit leur étiquette, ont relégué la préoccupation de la santé publique des Réunionnais à l’arrière-plan de leur politique, jusqu’à réduire le service de prophylaxie à l’état de peau de chagrin.
Comme le note le récent rapport de l’IGAS, à la fin 2004, ce service ne comptait plus que 40 personnes, contre 172 lorsque La Réunion comptait la moitié d’habitants en moins. Et encore, le quart de ces agents n’étaient plus en état physique d’assumer les risques liés à leur profession.

Or tous les épidémiologistes prévoient une recrudescence des maladies tropicales et notamment virales dans notre île. Ne serait-ce qu’en raison de l’intensification des échanges et du réchauffement climatique.
Tout cela milite pour un véritable service de prophylaxie, avec plus d’un demi millier d’agents, qu’il faudra former de suite. En effet, l’exemple des difficultés rencontrées dans la lutte contre le chikungunya doit nous inciter à rester constamment sur le pied de guerre.

Mais précisément, alors que cette nécessité d’un service de santé publique efficace se fait de plus en plus évidente, entre en application la seconde phase de la décentralisation, qui voit l’État transférer cette charge aux collectivités réunionnaises en leur accordant les crédits pour seulement 40 personnes d’une structure en crise.
Ce genre de décentralisation, les Réunionnais ont le devoir de la refuser, quelle que soit leur opinion politique. Sinon c’est un jeu de dupes. “In véritab pokèr mantèr”.

L. B.


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