Polichinelle est de retour

19 novembre 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

« Nous avons sollicité le procureur sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale, puisqu’en tant qu’élus ayant eu connaissance d’éléments surprenants, nous ne pouvons rester passifs, cautionner et être complices de ces faits délictueux ». Ça sonne comme de la vertu civique offensée, mais c’est du Fouassin, Hamilcaro et compagnie, déclamé lors d’une conférence de presse d’Objectif Réunion.
Objectif Réunion, c’est la bande rassemblée par Didier Robert et Jean-Louis Lagourgue il y a deux ans, à la suite du putsch manqué instigué par les deux compères pour piquer sa place à la présidente du Conseil général, Nassimah Dindar.
Objectif Réunion, souvenez-vous, c’était les gars qui déchiraient rageusement leurs cartes de l’UMP, criant haut et fort que Paris ne leur commandait pas. Les mêmes qui, quelques semaines plus tard, revenaient vers Paris en échange d’in ti plas bordaj pour leur patron.
Depuis, on ne sait plus très bien à quoi sert Objectif Réunion, qu’on voit rejaillir du placard de temps en temps, lorsqu’il s’agit de faire un peu de raffut. Un peu comme ces marionnettes à ressort des rayons farces et attrapes, que les blagueurs cachent dans les tiroirs ou dans les paquets-cadeaux pour surprendre leur monde.
Hier, le polichinelle a jailli du tiroir des cantonales en brandissant un code pénal, exigeant que le procureur se penche sur la rémunération, pendant quelques mois d’un cabinet de communication par le Conseil général.
Une bonne blague qui a elle-même ses tiroirs. Parce qu’entendre Cyrille Hamilcaro exiger « toute la lumière » dans une histoire d’embauche, ça a tout de même des allures de foutan.
Quant à Jean-Louis Lagourgue, homme à tout faire d’Objectif Réunion au Conseil général, il y a une paye que la presse a porté à sa connaissance et à celle de l’opinion que des « éléments » forts « surprenants » pourraient bien avoir eu lieu dans la commune qu’il dirige, au cours du dernier scrutin régional.
On ne va pas énumérer les casseroles que trimballent ces joyeux drilles : un journal entier n’y suffirait pas. Souvenons-nous seulement qu’il y a presque un an jour pour jour, l’ARAST s’effondrait. Les sarkozistes d’Objectif Réunion jouaient les surpris et, sans crainte du ridicule, accusaient la majorité de « casse sociale ».
Comme s’ils n’avaient pas été avertis à plusieurs reprises par la présidence du Département. Comme si Mme Dindar n’avait pas saisi la Chambre régionale des comptes en 2007. Lorsqu’il s’est agi de protéger 1.200 travailleurs, les comiques d’Objectif Réunion ne se sentaient pas trop interpellés par les « éléments surprenants » dans les salaires faramineux des dirigeants, ni ceux qui parsemaient la gestion de l’association…

G.G.-L.


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