Pollutions plastiques, faisons chacun un geste pour la planète

5 janvier 2022, par David Gauvin

De nouvelles mesures de la loi anti-gaspillage sont entrés en vigueur le 1er janvier. En particulier, les emballages réutilisables en plastique vont commencer à s’imposer. Ce sera aussi la fin progressive des emballages plastiques pour les fruits et légumes, et l’interdiction de jouets en plastiques dans les menus pour enfants.

Pollution plastique sur une plage près de Goa en Inde. (Photo Hajj0 ms [CC BY-SA 3.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], from Wikimedia Commons)

Le plastique pollue toute la Planète. On le trouve partout : au fond des océans, sur les chemins des forêts les plus lointaines, dans les glaces de l’Arctique et jusque sur les plages où les tortues font leurs nids. Nous ne savons pas exactement combien de temps il faut pour que les plastiques fabriqués à partir du pétrole se dégradent (ni même d’ailleurs s’ils se dégradent), mais ce qui est sûr, c’est qu’une fois qu’ils sont dans nos sols, nos rivières et nos océans, on ne peut plus les en faire sortir. Le plastique que nous voyons s’échouer sur les côtes ou flotter à la surface de l’eau n’est que la partie visible du tas d’ordures. Plus de deux tiers du plastique rejeté dans la mer se retrouve au fond de l’océan, créant ainsi sous les eaux un amoncellement de déchets de plus en plus grands. Pire encore, les bouteilles, sacs et autres déchets se décomposent au fil du temps en morceaux de plus en plus petits, jusqu’à former ce qu’on appelle du microplastique, qui, tout en étant invisible à l’œil nu, exerce lui aussi une action délétère sur les écosystèmes. Les déchets en plastique sont tout autant problématiques sur terre qu’en haute mer : ils remplissent les décharges, encombrent les cours d’eau et génèrent de la pollution lorsqu’on les brûle à ciel ouvert ou en incinérateur. Par ailleurs, certains plastiques contiennent et émettent des substances chimiques dangereuses, sources elles aussi de risques pour la faune et les populations.

La loi demandait aux éco-organismes, en charge du réemploi, à savoir Citeo et Leko, de développer des gammes standards d’emballages pouvant être réutilisés par les restaurateurs et tous les professionnels qui souhaitent s’en saisir. Elles seront disponibles au 1er janvier.« C’est vraiment quelque chose d’important. Si on veut que le réemploi se déploie à grande échelle, il faut avoir des produits standardisés. Ainsi, un emballage développé à Brest pourra être utilisé et lavé à Paris. Cela sans avoir besoin de faire plusieurs aller-retour », explique Moïra Tourneur. En plus, les restaurateurs ne pourront plus offrir gratuitement des jouets en plastiques dans les menus pour enfants. Une autre mesure entrera en vigueur au 1er janvier pour favoriser le réemploi. Celle-ci vise, cette fois-ci, le secteur de la livraison quotidienne de repas à domicile. « Il y aura une obligation de passer à du réemploi pour tout ce qui est vaisselle, gobelets, couverts », explique Diane Beaumenay-Joannet, chargée de plaidoyer pour Surfrider Foundation Europe. En 2021, plusieurs mesures symboliques avaient fait leur apparition, à l’exemple de la fin des pailles ou des boîtes à kébab. De nouvelles interdictions, plus spécifiques, viennent s’ajouter en 2022. « La grande mesure phare pour ces interdictions à venir est l’interdiction des emballages en plastique pour les fruits et légumes frais, présentés en supermarchés ».À partir du 1er janvier 2022, les industriels ne pourront plus distribuer des sachets de thé ou de tisane en plastique. Une exception s’applique aux sachets présentés comme “biodégradables”.

La réduction de la consommation de bouteilles en plastique est l’un des objectifs majeurs de la loi anti-gaspillage. Une diminution de 50% a été fixée à l’horizon 2030. « Quelques mesures, qu’on retrouve dans la loi, pourraient permettre de réduire progressivement la consommation de bouteilles d’eau en plastique », note Diane Beaumenay-Joannet. Par exemple, une mesure impose l’installation d’au moins une fontaine à eau pour les établissements accueillant plus de 300 personnes. Les restaurateurs et les bars devront délivrer gratuitement de l’eau, même pour les personnes ne consommant pas sur place. « En France on avait l’habitude d’avoir des carafes d’eau à table, parce que l’eau est comprise dans le prix du repas. Mais maintenant on a cette obligation, par la loi, de donner de l’eau gratuitement pour tous », précise Diane Beaumenay-Joannet. Une autre mesure prévoit de contraindre l’État à réduire sa consommation de bouteilles en plastique. « À partir de 2022, l’État n’aura plus le droit d’utiliser d’emballage en plastique à usage unique dans ses bâtiments et pour les événements qu’il organise. Donc, dans sa commande publique, il va devoir arrêter d’acheter des plastiques à usage unique. C’est l’une des mesures phares qu’on avait demandé. Donc on attend que l’administration soit exemplaire sur ce point », espère la chargée de plaidoyer de Surfrider Foundation Europe. Des mesures de prévention doivent être mises en place en ce début d’année 2022 contre les pertes de granulés de plastique industriels. « Ce sont des petites billes de plastique qui font entre 0,01 millimètre et 1 centimètre. Elles peuvent prendre plusieurs formes, et constituent la matière première du plastique. On estime qu’à peu près 250 tonnes de granulés de plastiques sont perdus chaque année », explique Diane Beaumenay-Joannet.

Ces mesures vont dans le bon sens, mais il est important de se désintoxiquer complètement du plastique à usage unique. Seul 9 % du plastique mondial est recyclé. Même dans les pays développés, le taux de recyclage du plastique collecté par les ménages est souvent très inférieur à 50 %. Une très petite partie seulement de cette quantité est réutilisée pour fabriquer des emballages. La plupart des déchets d’emballage « recyclés » se retrouvent dans des produits de moindre valeur ou irrecyclables, ce qui signifie que ce processus a simplement pour effet de retarder l’inéluctable voyage vers la décharge. Pire encore, la plus grande partie des emballages collectés en vue de leur « recyclage » dans les pays du Nord sont exportés dans les pays du Sud. Avant d’interdire ce commerce en 2018, la Chine importait à elle seule près de 8 millions de tonnes de déchets plastique par an. Désormais, ceux-ci ont pour destination principale l’Asie du Sud-Est, où le manque d’infrastructures et de réglementation complique la gestion des flux de déchets, tant internes que de provenance étrangère. Les émissions de gaz à effet de serre issues du cycle de vie des plastiques compromettent la capacité de la communauté mondiale à contenir la hausse de la température du Globe au-dessous de 1,5° C. Les plastiques sont fabriqués à plus de 90 % à partir de combustibles fossiles, et un rapport récent du CIEL estime que la pollution mondiale résultant de leur production et de leur incinération atteindra, pour la seule année 2019, le niveau des émissions de 189 centrales au charbon. Le même document estime que les rejets de gaz à effet de serre issus des plastiques pourraient représenter à l’horizon 2050 10 à 13 % de la totalité du budget carbone restant. La surproduction et la surconsommation de plastiques, si elles devaient continuer au même rythme, pourraient atteindre l’équivalent de 20 % de la consommation mondiale de pétrole d’ici le milieu du siècle.

Il est temps pour chacun de repenser son rapport au contenant et faire le choix du durable. Déja allons remplacer le midi la barquette traditionnelle, avec son sachet, et ses couverts jetables. A la place, prenons l’habitude d’avoir avec nous des bols, dans lequel on demandera de se faire servir. De même, la bouteille d’eau en plastique nous accompagnant la journée, remplaçons la par des Thermos. Imagions juste ne pas produire à notre échelle sur une année 365 bouteilles plastiques ; 205 barquettes, sachet et couvert...Ce ne sont la que des petits gestes, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières

« Le bon sens fait les hommes capables. » Bonaparte

Nou artrouv’

David Gauvin

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