Pour le 19 Mars jour férié

17 juillet 2009, par LB

Aujourd’hui, retour sur la célébration du 14 Juillet afin de tirer de cette commémoration des enseignements utiles à l’avenir de La Réunion. Réjouissons-nous tout d’abord qu’à cette occasion, la population puisse prendre du plaisir à participer à telle ou telle cérémonie, défilé, réception, feu d’artifice, concert, etc…
Toutefois, tant dans la forme que dans le contenu de ces manifestations, le lien entre ces festivités et l’événement historique fêté ne tend-il pas à devenir de plus en plus ténu ? Comment peut-on, d’une part, fêter la Révolution de 1789 avec l’abolition des privilèges féodaux sans jamais mettre en exergue cette exigence de notre temps : la nécessité de lutter contre les injustices actuelles pour, à l’image des Révolutionnaires de 1789, abolir la misère et la pauvreté ?

Pourquoi les 14 juillet devraient-ils être célébrés avant tout d’un point de vue militaire ? Les civils ne furent-ils pour rien dans l’avènement de la Nation ? Et quand, en 39, l’armée — trahie par l’incurie de ses chefs et l’impéritie des gouvernants — se révéla incapable de défendre la patrie, des civils de tous âges, de tous milieux, femmes et hommes aidés de militaires démobilisés, ne surent-ils pas s’unir pour mettre en déroute l’occupant et restaurer les libertés ? Et pourquoi passer sous silence que le ciment de cette union fut le programme de gouvernement élaboré — de mai 43 à mars 44 — par le Conseil National de la Résistance ? Ne faudrait-il pas, pour être parfaitement fidèles à l’Histoire, insister sur le fait qu’en 1789 comme en 1945, les changements furent tout à la fois sociaux et politiques ?

Comment ne pas y penser alors que nombre de Réunionnais — certains encore des enfants âgés de 17 ans — s’engagèrent et partirent combattre pour que soient enfin respectés les droits des Réunionnais à la Liberté, l’Égalité et la Fraternité ? Sans le concours et le sacrifice des vies des enfants des colonies, la victoire serait-elle advenue si tôt ? Sans l’engagement de ses enfants, La Réunion aurait-elle obtenu que soit respectée son aspiration à l’abolition du statut colonial ?
Voilà pourquoi nous appelons à soutenir l’initiative des jeunes regroupés autour d’Émilie Assati. Conscients des profonds bouleversements engendrés par l’abolition du statut colonial, ces jeunes œuvrent pour que le 19 mars 1946 — seconde plus grande date de l’Histoire de La Réunion — soit reconnu comme tel par l’instauration d’un « jour férié et célébré dans l’union la plus large ». À cette fin, une pétition comportant un premier nombre symbolique de 1.946 signatures a été remise au Premier ministre au cours de sa récente visite. (Voir la pétition en page 9)
Sans le 14 juillet 1789, la République aurait-elle vu le jour ? Sans le 20 décembre 1848, quand donc le crime de l’esclavage aurait-il été aboli ? Sans le 19 mars 1946 aurions-nous pu conquérir l’Égalité ?
Voilà pourquoi, "Témoignages" soutient cette action et invite les Réunionnaises et Réunionnais à se mobiliser autour de cet appel.

L. B.

19 mars

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