Pour le respect de la liberté

28 novembre 2013, par J.B.

Aujourd’hui au Port, plusieurs cérémonies vont commémorer la libération de La Réunion. C’était le 28 novembre 1942. À ce moment-là, l’île était dirigée par un gouverneur aux ordres d’un pouvoir d’extrême droite : l’État français dirigé par Pétain depuis Vichy. Son programme était la destruction de tous les acquis de la République qui était abolie depuis 1940. Il avait décidé de collaborer avec le régime nazi qui avait vaincu les armées françaises en quelques semaines.

En Europe, les armées de l’Axe atteignaient Stalingrad, plusieurs milliers de kilomètres à l’intérieur de l’Union soviétique. Dans le Pacifique, l’Empire du Japon occupait la Corée depuis 30 ans et avait conquis en moins d’un an les Philippines, l’Indonésie, l’Indochine. Le général en chef des États-Unis, Mac Arthur, devait battre en retraite jusqu’en Australie.

En France, il existait une résistance au gouvernement d’extrême droite et aux armées d’occupation. À l’intérieur du pays, ces militants étaient qualifiés de terroristes par le pouvoir, et ils risquaient leur vie s’ils étaient pris. À l’extérieur, c’était la France Libre basée à Londres. La France Libre était dirigée par un général de brigade, le plus petit grade de général, qui avait été condamné à mort par le gouvernement français. Voici très brièvement résumée la situation au moment où apparaît au large de La Réunion un navire de la France Libre, le Léopard.

Autant dire qu’en ce 28 novembre 1942, il était difficile de croire que les vainqueurs du moment allaient être battus en moins de 3 ans. La bataille décisive de Stalingrad n’avait encore pas donné son verdict.

Mais à la vue du Léopard, des Réunionnais se sont levés. Et en une journée, ils ont réussi à mettre fin à la domination du régime de Vichy sur La Réunion. De jeunes Réunionnais ont alors décidé de se joindre à la France Libre dont Paul et Jacques Vergès. Au moment de cet engagement, la guerre était loin d’être gagnée et c’est l’adversaire qui dominait. Mais deux ans plus tard, le régime de Vichy tombait, la France Libre triomphait. Et c’est un général condamné à mort par Vichy qui allait former le premier gouvernement de la République restaurée.

Au moment où arrive le Léopard, rien ne laisse présager une telle issue. Mais pour faire respecter le principe de la liberté, des Réunionnais n’ont pas hésité à s’engager.

J.B.

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