Pour quoi l’école ?

25 août 2005

Dans un communiqué publié mardi soir, le recteur affirme que "cette rentrée est un bon millésime". Et d’ajouter : "en dehors de quelques ajustements inévitables, tous les élèves ont été accueillis par leurs enseignants dans des conditions optimales".
Bernard Boëne expose ses autres sujets de satisfaction à l’aube de cette nouvelle année scolaire, dont les "nouveautés" suivantes : "une action ciblée et massive pour le soutien des élèves en difficulté afin de favoriser l’égalité des chances ; une révolution dans la pratique des langues ; un rapprochement avec le monde de l’entreprise pour donner une plus grande chance d’insertion des élèves dans la vie professionnelle...". Enfin, "à l’occasion de cette rentrée, le recteur s’est félicité des créations de postes dans l’académie de La Réunion", qui a vu la création de 314 postes d’enseignants, d’assistants pédagogiques et de personnels ATOSS.
On sait que les organisations des personnels de l’Éducation nationale et des parents d’élèves ne partagent pas cet optimisme. Leurs critiques des carences du système éducatif vont bien au-delà de l’insuffisance des moyens mis par l’État à la disposition du service public de l’éducation.
Ces critiques portent notamment sur le rôle même assigné à ce service : pour quoi l’école ? Pour mettre en compétition les élèves et dégager ainsi une élite qui sera chargée à son tour demain de “faire tourner la machine” sans rien remettre en cause dans les injustices fondamentales de cette société prônant l’individualisme et l’indifférence ?
Une telle école, chevillée à un tel système social, contribue à fabriquer des chômeurs, des exclus et des précaires. Elle fait que des Réunionnais se sentent de plus en plus étrangers dans leur propre pays, privés de responsabilités, blessés dans leur dignité. C’est pourquoi le combat pour une autre école est important.

L. B.


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