Pour toutes les personnes qui vivent comme dans une étable...

24 décembre 2008, par LB

Ce mercredi 24 décembre, les personnes de religion chrétienne et bien d’autres célèbrent - chacune à sa façon - l’anniversaire de la naissance, il y a quelque 2.000 ans en Palestine occupée, d’un bébé nommé Jésus. Il est né dans une étable, où il s’est retrouvé dans la mangeoire, réchauffé par le souffle d’un bœuf et d’un âne. Environ 30 ans plus tard, il a été pendu et tué sur une croix par les colonialistes romains, avec la complicité de certains notables palestiniens, tout simplement parce qu’il prêchait pour une remise en cause absolue de la société.
Le témoignage de ce rebelle sans domicile fixe nous fait penser, à La Réunion, à tous ces malheureux de notre île, dont certains reçoivent des aides de la part d’associations humanitaires à l’occasion de la fête de Noël. Ces personnes souffrent notamment du non-respect par l’État de leur droit au logement.

Ce non-respect peut revêtir des formes diverses. Exemple récent : le gouvernement a lancé un projet de loi, qui prévoit notamment de réclamer 15 euros par jour à des résidents de logements sociaux pour leur faire payer pendant une quarantaine d’années l’accession à la propriété de leur habitation.
15 euros par jour, cela fait 450 euros par mois, soit près de la moitié du salaire minimum fixé par la loi. Que reste-t-il à ces familles pour vivre ? Et au moment où le nombre de chômeurs et d’emplois précaires augmente, qui peut être sûr d’avoir un travail pendant 40 ans pour payer son logement ?

On le voit : avant même d’être adopté, ce projet est plombé. L’État, qui a décidé de diminuer de 7% l’an prochain le budget logement, veut prendre toujours plus d’argent dans la poche des plus pauvres pour enrichir banquiers et assureurs, principaux bénéficiaires de ce fameux “logement à 15 euros”.
À La Réunion, les conséquences de cette politique anti-sociale de l’habitat sont bien pires encore. Comme “Témoignages” l’a souligné hier, « le logement social est en panne, faute de moyens financiers de l’État ». Il y a 24.000 logements insalubres, 30.000 demandes de logement non satisfaites et au plus 2.000 logements sociaux livrés par an, alors qu’il en faudrait au moins 6.000.
Pour régler le problème, il ne suffira pas que les responsables et les complices de cette politique injuste souhaitent un “joyeux Noël” à toutes les personnes qui vivent comme dans une étable...

L. B.


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