Pour une nouvelle politique de l’eau à La Réunion

13 octobre 2020, par David Gauvin

Le Larousse définit l’eau comme un corps liquide à la température et à la pression ordinaires, incolore, inodore, insipide, dont les molécules sont composées d’un atome d’oxygène et de deux atomes d’hydrogène. Elle est source de vie. Reconnu pendant des années comme une ressource abondante à La réunion, elle est devenue rare avec l’augmentation de la population et les effets du changement climatique.

Contrairement à d’autres services publics, la gestion de l’eau n’a jamais été centralisée en France. La Révolution de 1789 l’a confiée à l’échelon territorial le plus proche du public ; la commune qui a été responsable de l’approvisionnement en eau potable puis de l’assainissement. Ce qui explique qu’environ 29 000 services des eaux, 12 300 services de distribution d’eau ainsi que 16 700 pour l’assainissement se partageaient cette compétence en France en 2008. La gestion de l’eau potable était (en 2008 toujours) prise en charge par un groupement de communes pour 3/4 des communes. Les communes tendent à déléguer cette compétence au niveau intercommunal alors que l’assainissement est plus souvent encore assuré par la commune (seules 44 % des communes s’étaient groupées en 2008 pour ce service).

Sur notre île, la gestion de la ressource est dévolue au comité de bassin et la distribution a de multiples acteurs. La directive européenne sur la qualité de l’eau a contraint les collectivités à investir dans des stations de traitements qui ont renchéri le coût de l’eau pour les réunionnais. Mais la ressource devenant rare, en période d’étiage (moment ou le niveau des cours d’eau est le plus bas) il est constant que les usagers qu’ils soient particuliers ou professionnels subissent des coupures d’eau.

Dans ce contexte, le système n’est plus tenable. Tout d’abord nous assistons en France au regroupement des acteurs privé (Suez et Véolia) qui créera à terme un monopole de fait. De plus le catastrophique basculement des eaux de l’est vers l’ouest a privé l’est de sa ressource en eau. Enfin, le coût du service pour les Réunionnais est devenu prohibitif. Il est ainsi temps de réfléchir à une autre politique de l’eau à la Réunion. Par exemple, créé en 1923, le SEDIF (Syndicat des Eaux d’Ile de France) est responsable de la production et de la distribution de l’eau potable pour 4,6 millions de consommateurs, répartis sur 7 départements. Ce que les franciliens ont fait les Réunionnais aussi en sont capables, dans une vision nouvelle pour l’avenir de la Réunion basée sur la coopération et le partenariat et non la concurrence entre territoire.
« La seule voie qui offre quelque espoir d’un avenir meilleur pour toute l’humanité est celle de la coopération et du partenariat. » Kofi Annan

Nou artrouv’

David Gauvin

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