Pourquoi défier l’océan ?

9 juillet 2012

Au Japon, une commission d’enquête diligentée par le Parlement sur la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima a rendu son rapport. Elle a conclu à la responsabilité du gouvernement, du propriétaire de la centrale et des instances de régulation. D’après cette commission, les travaux de mise aux normes anti-sismiques et les mesures contre les tsunamis ont pris du retard. Le 11 mars 2011, quand le Japon a été secoué par un tremblement de terre suivi par une vague de 15 mètres de haut, la centrale n’était pas prête à encaisser le choc. La conséquence est la plus grave catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl, alors que cela pouvait être évité.

Depuis le 11 mars, une région du Japon est inhabitable pour de très nombreuses années, tandis que des milliers de personnes vont subir tout au long de leur vie les conséquences de leur exposition à la pollution radio-active.
Ceci amène à deux conclusions. Tout d’abord, le littoral est une zone dangereuse, car il est soumis aux caprices de la fureur des océans. Ensuite, le nucléaire n’est pas un mode de production d’énergie sans risque pour la population. Le Japon a décidé d’arrêter ses réacteurs juste après la catastrophe. Dans plusieurs autres pays, un mouvement vers la sortie du nucléaire s’est enclenché, avec comme perspective le développement des énergies renouvelables.

Pourtant à La Réunion, des décideurs persistent à défier les forces de la nature. Ainsi une centrale thermique va être prochainement mise en service. Elle se situe sur le littoral, et elle utilise une énergie polluante : le pétrole. Cela pose une question : que ferons-nous de cette installation quand le niveau de la mer sera monté à cause du changement climatique ? Cette éventualité se rapproche. Elle va amplifier la puissance de tous les phénomènes de la mer, notamment la houle des cyclones.
La donnée de l’adaptation au changement climatique bouleverse tout ce qui a pu être entrepris jusqu’alors. La montée des eaux rend chaque année plus dangereuse la construction d’infrastructures le long de la mer. Mais des responsables veulent aller encore plus loin dans la folie de défier la force de l’océan : c’est la route en mer de Didier Robert. Pourquoi prendre ce risque ?

J.B.


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