Pourquoi supprimer ce qui marchait pour le remplacer par du vide ?

21 août 2014, par J.B.

François Hollande arrive, ce matin, accompagné du ministre de l’Agriculture et du ministre des Outre-Mer. Avant de quitter Paris, il a donné au journal le Monde une interview, question d’occuper l’espace politique en son absence. La classe politique va « commenter ».

Il déclare dans le journal qu’il ne souhaite pas de changer de « cap », sous entendu sa politique d’austérité. Il méconnait ainsi les appels venant de plusieurs milieux d’expertise qui font remarquer qu’il est impossible de ramener le déficit public sous la barre des 3%, sans une politique de croissance vigoureuse, ce qui est contraire à la politique d’austérité prolongée. A ses contradicteurs internes au PS, il avance qu’il est trop tôt pour faire le bilan des mesures toutes récentes du « Pacte de responsabilité ».

En fait, ce vocable désigne un accord avec le patronat. Le Président des Français fait le pari que le patronat redressera la France et non plus une politique d’investissement public. Il vient de signifier clairement aux Parlementaires leur inutilité sociale. Aux plus faibles qui vivront durement les conséquences de ses choix, il prévoit des baisses d’impôts sur le revenus et l’augmentation d’un combiné PPE et RSA. Il espère que le montant dégagé créera un marché de consommation supplémentaire pour « booster » les dividendes des entreprises. Comment va-t-il payer ? Il espère ainsi que le patronat jouera le jeu et qu’il investira massivement afin de dégager les points de croissance nécessaire à l’amélioration des recettes publiques.

Mais alors il sera difficile d’expliquer aux Réunionnais pourquoi le gouvernement a supprimé le RSTA et la prime COSPAR, ce qui a eu pour effet d’amputer les travailleurs réunionnais percevant moins de 1,4 SMIC de l’équivalent d’un treizième mois. La contrepartie qui reposait sur le contrôle des prix n’a pas eu lieu. En plus dans notre cas, le patronat partageait un tiers du financement du pouvoir d’achat. Rappelez-vous, c’est à la suite des manifestations de 2009 que ces mesures positives sont venues soutenir le pouvoir d’achat des travailleurs. Durant 3 ans et demi, cela s’est bien passé, avant que le gouvernement socialiste ne mette fin au dispositif, prétextant du délai de 3 ans. Il aurait pu constater le caractère positif de l’expérimentation et continuer. Il a agi en bureaucrate.

François Hollande devra répondre à une question supplémentaire : pourquoi supprimer ce qui marchait pour le remplacer par du vide ?

J.B.

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