
Conférence sur l’Intelligence Artificielle
14 févrierInitiative du Parti communiste réunionnais
4 avril 2022, par
La situation dégénère au Sri Lanka. Après des manifestations de plus en plus violentes contre les pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments, le gouvernement a instauré l’état d’urgence et un couvre-feu.
Les réseaux sociaux sont coupés, un couvre-feu est décrété, l’armée est déployée et l’état d’urgence décrété et pourtant, les manifestations continuaient ce dimanche partout au Sri Lanka.
Après une semaine où les coupures de courant ont été particulièrement sévères, la colère de la population, poussée à bout par des mois de pénuries, explose. « Les gens n’ont plus d’électricité, n’ont plus de gaz, n’ont plus de nourriture ! Ils sont donc frustrés et en colère. Ils ne supportent plus le gouvernement qui n’a pas réussi à relever l’économie de son état pitoyable. C’est pour ça qu’ils se rassemblent dans la rue, malgré les couvre-feux et les interdictions, pour protester pacifiquement. Il faut que ce gouvernement démissionne pour trouver une solution à la crise économique », témoigne un manifestant. Ce dimanche, les forces de sécurité sri-lankaises, lourdement armées, ont bloqué une marche dirigée par l’opposition à Colombo mais les cortèges se sont déplacés dans les banlieues de la capitale. « Le couvre-feu reste en vigueur jusqu’à lundi juste pour empêcher les gens de manifester. Mais la population proteste quand même en se rassemblant dans les rues à côté de chez eux, ils arborent des drapeaux noirs partout dans le pays et c’est magnifique parce que les gens ne vont pas renoncer. Rien n’est donc terminé, ça ne fait que commencer », raconte Jeevani Fernando, une consultante en communication à Colombo.
C’est du jamais vu depuis 1948, soit la date de l’indépendance du Sri Lanka. L’ancienne Ceylan, au large de l’Inde, traverse sa pire crise économique : le Covid-19 et l’arrêt du tourisme ont mis son économie à genou et réduit l’entrée de devises, alors que le pays asiatique en a besoin pour rembourser ses importantes dettes et importer des produits de première nécessité. Aujourd’hui, le pays souffre d’abord de l’augmentation du prix mondial du pétrole provoqué par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Ainsi, le problème principal de cette île de l’océan indien est actuellement la pénurie d’essence : le cours mondial du pétrole a doublé en l’espace de quatre mois. L’Etat, fortement endetté, ne peut acheter assez de carburant. Cela entraîne d’énormes files d’attente devant les stations-essence du pays : quatre personnes sont déjà mortes d’épuisement ou lors d’affrontements dans ces queues. Et l’armée a dû être déployée pour essayer de maintenir le calme. Mais au-delà, cette pénurie d’essence créé des problèmes bien plus larges pour la population. Car la roupie srilankaise a dégringolé face au dollar, et tout ce qui est importé devient beaucoup plus cher. Sur l’ile, le prix du pétrole à la pompe a augmenté d’environ 50% en deux semaines, entraînant une forte inflation. Ainsi, en février, le prix des aliments a augmenté de 25,5 %, soit le taux le plus haut en Asie. Enfin, comme un tiers de l’électricité est produite à partir de pétrole, cette pénurie provoque de longues coupures de courant. "Le plus dur pour moi, ce sont les coupures de courant, qui durent entre cinq et sept heures par jour", explique Kris Thomas, 28 ans, qui habite Colombo. Il estime qu’il fait face aux pires restrictions de sa vie : "Il est aussi très difficile de trouver des bonbonnes de gaz pour cuisiner. Et au marché noir, la bonbonne est vendue à plus de deux fois le prix normal. Il y a aussi une pénurie de produits laitiers. Et le prix du pain a doublé en une semaine. »
Autour de la capitale, des routes sont bloqués et des checkpoints ont été mis en place par les forces de l’ordre. « Mon partenaire a quitté le nord de Colombo. Sur la route, il s’est fait arrêter à trois reprises, d’abord par la police, puis par les forces spéciales et enfin par l’armée. Les contenus de ses comptes sur les réseaux sociaux ont été contrôlés sur son portable et il a subi un long interrogatoire sur les raisons de son déplacement. Un militant, après avoir posté un contenu négatif sur son compte et dans lequel il appelait les gens à s’unir a été enlevé chez lui le 31 au soir. Nous avons appris aujourd’hui qu’il a été libéré sous caution », selon la consultante en communication à Colombo. Des centaines d’avocats ont exhorté le président Gotabaya Rajapaksa à révoquer l’état d’urgence pour garantir le respect de la liberté d’expression malgré la crise. Le ministre de la Jeunesse et des Sports a, lui, condamné la coupure des réseaux sociaux en postant un message sur Twitter grâce à un VPN.
Tout comme le ministre, les habitants détournent la coupure des réseaux sociaux. « Les autorités ont bloqués les réseaux sociaux, c’est un schéma qu’ils ont déjà utilisé dans le passé, les gens ont l’habitude et s’y sont préparés. Nous utilisons d’autres alternatives pour continuer à utiliser les réseaux sociaux et partageons la méthode avec d’autres afin qu’ils puissent contourner ce blocage et continuer à partager des contenus sur les réseaux. Si les autorités pensaient pouvoir ainsi nous stopper, ils se trompent. Ce blocage n’a fait que renverser la table », raconte Jeevani Fernando. Grâce aux réseaux, les manifestants cherchent le soutien de peuple du monde entier, notamment de la diaspora sri-lankaise. « La petite étincelle s’est enflammée partout dans le monde. Leur plan ne marche pas. Les gens sont inspirés, encouragé par le soutien mondial. Il y a quelques jours j’étais déçue et découragée mais aujourd’hui je suis très enthousiaste », rajoute la consultante.
Si l’agression russe de l’Ukraine va avoir des conséquences massives sur la sécurité alimentaire mondiale, notamment via une flambée des prix alimentaires mondiaux, le contexte qui préexistait va clairement empirer les impacts de ce conflit. Avant même cette guerre, l’insécurité alimentaire dans le monde était en effet en hausse pour la sixième année consécutive : en 2020, 2,4 milliards de personnes en souffraient, que ce soit en Europe (10% de la population touchée) ou ailleurs. Cette guerre arrive alors que la pandémie de Covid 19 a par ailleurs plongé des millions d’individus dans une grande précarité économique, sans réel soutien efficace pour y pallier. Enfin, le monde faisait déjà face depuis deux ans à une crise des prix alimentaires qui a des conséquences concrètes dans de nombreux pays. Au niveau international, les prix alimentaires avaient déjà bondi de plus de 30% entre janvier et décembre 2021. L’ONU avait d’ailleurs tiré le signal d’alarme quant au risque de crise alimentaire mondiale en 2022, avant même le déclenchement des hostilités. Cette situation a donc rendu les populations particulièrement vulnérables à de nouveaux chocs (économiques, climatiques ou conflictuels). Il est primordial d’avoir ce contexte à l’esprit si l’on souhaite aborder correctement les impacts agricoles et alimentaires de l’invasion russe en Ukraine. Cette guerre risque d’avoir des conséquences dramatiques car elle s’ancre dans une situation alimentaire mondiale particulièrement dégradée. Alors que nous n’avons que quelques mois devant nous avant que cette crise alimentaire ne révèle son ampleur, il ne faut surtout pas limiter le risque de famine aux seules craintes de pénuries sur les marchés internationaux, liées aux conséquences de la guerre en Ukraine. L’urgence à court terme est avant tout liée à la hausse des prix sur les marchés internationaux, rendant inaccessibles certaines denrées alimentaires pour les plus pauvres. La Réunion ne peut être longtemps épargnée, assurer la sécurité alimentaire des Réunionnais par la production locale et le codéveloppement dans la zone est une urgence devenue vitale.
“Ah ! La faim ! La faim ! Ce mot-là, ou plutôt cette chose-là, a fait des révolutions ; elle en fera bien d’autres !” Gustave Flaubert
Nou artrouv’
David Gauvin
Initiative du Parti communiste réunionnais
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