Préserver et enrichir

29 octobre 2004

Dans un article sur le droit des langues ultramarines, paru dans “Témoignages” d’hier, la juriste Altide Canton-Fourrat nous rappelle l’importance d’un patrimoine inestimable : la diversité linguistique.
Altide Canton-Fourrat explique ainsi que rien qu’en Nouvelle-Calédonie, 28 langues kanakes sont parlées. "Ces langues régionales font partie du patrimoine culturel des populations ultramarines", poursuit-elle, "loin d’être ignorées, elles doivent faire l’objet d’une attention particulière".
Dans un contexte de mondialisation des échanges, cette conclusion prend tout son sens. Comme beaucoup de “petits” pays, nous sommes quotidiennement submergés d’images et de sons en provenance de l’Occident. Et chaque année, des langues meurent, c’est-à-dire qu’une partie de notre patrimoine s’en va en fumée comme une bibliothèque qui brûle.
Devant ce constat, on peut tout d’abord avoir une attitude de protection de sa singularité culturelle. Mais on peut également aller au-delà de cette légitime résistance et agir sur les flux de la mondialisation afin que toutes les voix se fassent entendre, notamment celles du Sud. Cela peut se faire si chacun a conscience de l’apport inestimable que constitue sa langue, sa culture, à la construction permanente du patrimoine mondial de l’humanité. On saisit l’importance de toutes les initiatives qui soutiennent l’enrichissement de cette diversité. À notre niveau, c’est là tout l’enjeu de la philosophie du projet de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise.

Manuel Marchal


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