Priez pour qu’ils ne soient jamais réélus !

22 juillet 2013, par J.B.

Au début de l’année 2008, le monde entier découvrait la crise du « subprime », c’est-à-dire le sur-endettement des ménages, transformé artificiellement en actifs financiers, qui allait emporter l’une des plus anciennes et importantes banques des États-Unis, Lehman Brothers. Jusqu’à ce jour, l’économie ne s’est pas encore relevée de cette catastrophe. Parallèlement, le prix du baril du pétrole avait plus que doublé. Il s’en est suivi une flambée générale des prix provocants des manifestations monstres, notamment chez les transporteurs, pour réclamer des compensations. Enfin, l’Asie avait connu une baisse de production du riz qui a contraint des pays producteurs à stocker pour sécuriser leur population. L’exportation avait chuté. La pénurie alimentaire avait embrasé plusieurs pays. Signe des temps : la FAO a dû organiser en urgence un sommet à Rome pour tenter d’obtenir des contributions supplémentaires au sauvetage d’un milliard d’habitants.

Face à ces évènements, et à cette situation inédite, l’idée d’une gouvernance mondiale pour une meilleure coordination de la finance et de l’économie avait fait son chemin. Mais, les grandes puissances ont préféré revenir à la politique nationale et les gouvernements font supporter au peuple la charge de secourir les banquiers. Un cas d’école : les milliards déjà perdus par la France pour tenter de sauver Dexia de la banqueroute.

À cette époque, La Réunion était le seul territoire de la République qui disposait d’un plan de relance fondé sur trois moyens financiers : les contrats de projet avec l’Europe, les contrats État-Région et un accord exceptionnel pour 2 projets : le Tram-train et la route du littoral. Paul Vergès et les siens avaient intelligemment obtenu des moyens pour prendre le relais de la route des Tamarins, financée à près d’un milliard quasiment sur fonds propres. Jamais, La Réunion n’avait disposé d’une telle force de frappe pour un avenir sur 15 ans au moins. La Réunion était en plein boum économique. L’emploi avait atteint un niveau tel que la caisse des congés payés affichait des records absolus. À sa manière, M. Minatchy, directeur de Pôle Emploi, confirme cette tendance dans un interview au “Quotidien” le 6 mai 2013.

Cette dynamique a été cassée par les maires des municipalités du Tampon, Saint-Denis et Saint-Paul, en 2008. Le premier a arrêté le projet de la Rocade du Tampon:100 millions d’euros financés par la Région et prêts à l’emploi. Le deuxième a cassé le grand projet privé de Pôle Océan et du Zénith de la Cinor. La troisième a cassé le grand projet d’hippodrome du TCO ainsi que la ville nouvelle de Cambaie. Arrivé à la Région en 2010, avec le concours du PS et des dirigeants de l’actuel PLR, le maire du Tampon a continué le sale boulot. Il a rayé également le tram-train et la MCUR.

Ils ont tué l’espoir de dizaines de milliers de personnes qui auraient pu avoir un emploi. Aujourd’hui, on compte 132.000 chômeurs, soient 2 fois et demi plus qu’en 2008. Aucun chantier ne pourra relancer cette dynamique. C’est un gros mensonge de faire de la NRL un chantage à l’emploi. Est-ce aussi pour des raisons d’emploi qu’on a cassé tous les chantiers qui étaient en cours ? Si des élus portent la responsabilité de la décision, le monde économique s’était distingué par son silence.

Aujourd’hui, les mêmes veulent sur-endetter La Réunion. Ils n’ont tiré aucune leçon de la crise du Subprime en 2008 et ses conséquences durables. Même la faillite d’une ville comme Détroit n’arrive pas à sortir nos élus indexés et cumulards de la bulle dorée qui les empêche de voir la réalité de leur conduite dans la crise de l’emploi réunionnais. Et, ils veulent être encore réélus.

J.B.


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