Problème de “sous-traitance” au “Quotidien” ?

9 août 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

Le 30 juillet dernier, le téléphone sonnait à une heure assez tardive à la rédaction de "Témoignages". À l’autre bout du fil, sur un ton quelque peu gêné mais néanmoins fort courtois, l’un de nos confrères du "Quotidien", nous demandait un service : pouvions-nous lui faire parvenir quelques informations à propos de la conférence tenue le matin par les dirigeants du Parti communiste réunionnais (PCR), Sylvie Mouniata, Maurice Gironcel et Élie Hoarau ?
Un rien surpris, nous avons bien entendu indiqué au journaliste les contacts utiles à de plus amples renseignements.

Après quelques remerciements, notre correspondant nous confiait que le "Quotidien" connaissait une certaine « difficulté à redémarrer » après la longue et courageuse grève menée par le personnel du journal, pour une meilleure distribution des revenus.
Impossible, nous dit-il en substance, de mettre des journalistes sur l’évènement.

Un problème qui n’est visiblement pas résolu, comme le montre l’épisode du compte-rendu d’une réunion des responsables PCR des sections de l’Ouest, publié hier sous la signature de Raphaël Ortschied. Intitulé "la réunion du PCR tourne à la purge politique", l’article a éberlué les lecteurs présents à cette rencontre, tant les faits rapportés sont distants de la réalité, voire en contradiction complète avec le déroulement de la réunion. Comment expliquer un tel décalage ? Une certitude : le journaliste n’était évidemment pas présent lors de l’évènement.

L’explication venue assez vite à l’esprit de plusieurs observateurs est la suivante : n’ayant pas encore retrouvé sa vitesse de croisière, le week-end approchant, notre confrère n’aurait-il pas cette fois-ci préféré “sous-traiter”, plutôt que de téléphoner une fois encore à notre rédaction à 23h passées ?
Si tel est le cas, le résultat montre bien les aléas de la sous-traitance. C’est à se demander si, comme c’est souvent le cas dans l’industrie et dans les services, le sous-traitant n’a pas lui-même sous-traité “en misouk”... avec le même résultat : un produit fini mal fagoté, fait de deux ou trois “ladi-lafé” tenus ensemble par quelques termes glanés ça et là dans des livres d’histoire. Car comment peut-on parler de “purge”, à propos du PCR, dont les statuts n’ouvrent même pas la faculté d’exclure un membre ?

G.G.-L.


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Messages

  • Géraud Legros, même cause, même conséquences, je ne peux que vous faire les même remarques que celles que j’ai déjà postées sous votre denier article qui parle du quotidien.

    Il ne fallait pas être naïf, la grève était une histoire de fric avant tout, et le quotidien ne changera pas.
    Partial hier, partial aujourd’hui, tout en prétendant à l’objectivité. Je me souviens dans les années 1980, que les jjournalistes avaient des consignes anti-PCR claires. Aujourd’hui ça n’a pas changé. Ou alors ils sont tellement idéologisés qu’il n’y a même pas de consignes, ça vient tout seul.

  • C’est clair que le quotidien ne porte pas Vergès, PCR et cie dans son coeur.
    Et ils ne sont pas les seuls à la réunion on dirait.
    Par contre un peu de diversité ne leur ferait pas de mal. Pour ça l’éditorialiste a raison, il faudrait qu’ils parlent un peu de ce qui se passe du côté des sarkozistes pays. C’est vrai que témoignages donne plus les infos pour le public sensibilité PCR et alliés et des syndicats plus deux ou trois autres organisations.
    La différence c’est que c’est un choix affirmé comme l’ huma ou le monde diplomatique , et personne ne peut nier que c’est un journal imbattable sur les questions internationales, et même en politique locale,, c’est orienté m’enfin ça tient la route. Alors que le quotidien est en train de virer bizarrement, dans le genre "voix de la région" alors que c’est un journal de gauche à l’origine.


Témoignages - 80e année


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