Quand l’insécurité alimentaire touche de plus en plus d’enfants

26 janvier 2021, par David Gauvin

L’alimentation est une nécessité du quotidien et pourtant elle est souvent négligée. Pour les plus démunis, la part budgétaire attribuée à l’alimentation se restreint au profit d’autres dépenses, comme par exemple les dépenses de télécommunications. Alors lorsqu’il faut serrer le budget, l’alimentation accuse le coup : bien souvent c’est ce poste de dépense qui sert de variable d’ajustement dans les budgets des ménages les plus précaires. Les personnes les plus démunies « sont obligées de faire des choix arbitraires de consommation qui jouent en défaveur des dépenses alimentaires (…) », constate le rapport du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale sur le « reste à vivre » de juin 2012. L’INSEE souligne dans une étude sur la consommation des Français en 2011 (juillet 2013) qu’entre 1979 et 2005, le poids de l’alimentation a baissé de 9 points chez les 20% de ménages les plus modestes. Depuis 2007, ce poids a cessé de se réduire, ayant probablement atteint un niveau plancher incompressible.

Alors, face à la crise économique provoquée par la crise sanitaire, l’insécurité alimentaire s’est fortement développée. Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU, prix Nobel 2020, estime que 120 millions de personnes supplémentaires, cette année, seront exposées à l’insécurité alimentaire. La cause n’est pas le renchérissement des denrées mais la chute du pouvoir d’achat des ménages.

D’ailleurs la Grande Bretagne, 5ème puissance mondiale, a reçu une aide de l’UNICEF pour financer les repas des enfants pauvres. Selon un dernier rapport de l’UNICEF, le Royaume-Uni se classe parmi les pires pays occidentaux en termes de pauvreté infantile : 30% de petits Britanniques, soit 4 millions d’enfants, sont considérés comme étant sous le seuil de pauvreté. 20% sont en insécurité alimentaire, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas accès à de la nourriture suffisante et saine à tout moment. D’ailleurs le pays est champion des banques mais aussi des banques alimentaires qui se comptent au nombre de 850.

Avec 332 000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté, l’insécurité alimentaire est un vrai problème de société. L’intégration devait nous prémunir de la faim, au contraire le problème persiste et creuse une société à deux vitesses. Pendant que la Chine travail à l’éradication de la pauvreté, les pays occidentaux essaient de palier aux conséquences des politiques libérales. Ce qui est possible pour 1,4 milliards de chinois, doit l’être pour 850 000 réunionnais, tout est question de volonté politique.

« L’enfance, après tout, est le premier bien précieux que la pauvreté vole à un enfant. » Anthony Horowitz

Nou artrouv’

David Gauvin

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