Quand la spéculation est reine

3 mai 2006

Hier matin, au Salon de la Maison, s’est déroulé un débat sur la question suivante : "À quel prix et où se loger demain à La Réunion ?" Sachant que la population réunionnaise va augmenter de 250.000 personnes dans les vingt ans à venir, il faudra construire 180.000 logements durant cette période.
Mais les responsables et les acteurs de la politique de l’habitat sont notamment confrontés au problème suivant : le prix moyen du mètre carré de terrain constructible est passé de 40 euros en 1992 à 90 euros en 2003.

Cela signifie qu’en onze ans, les propriétaires de terrains à bâtir ont vu en moyenne la valeur de leur bien augmenter de 125%. Un revenu qui double en une décennie sans que l’on fournisse le moindre travail.
Voilà qui est troublant. D’autant qu’il s’agit là de la stricte application de la loi du marché. Selon cette loi, moins il y a de biens à vendre, plus ils coûtent cher. Et l’on peut jouer là-dessus, non pas pour voler bien sûr, mais pour spéculer, c’est-à-dire augmenter artificiellement son profit sans travailler, c’est à dire sans produire la moindre valeur ajoutée. Comme on le voit, c’est un système profondément injuste.

À cause de ce système, plusieurs dizaines de milliers de foyers réunionnais sont condamnés actuellement à vivre dans des logements insalubres et/ou suroccupés. Ils ont besoin d’un logement décent et abordable, de même que les dizaines de milliers de nouveaux foyers qui vont arriver.
Est-il acceptable qu’un droit aussi fondamental que le droit au logement soit dépendant d’une loi aussi injuste que la loi du marché, où la spéculation est reine ?

L. B.


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