Quand le Bâtiment va mal, tout va mal

15 février 2016

Samedi, la CAPEB a organisé une conférence de presse pour présenter ses perspectives pour 2016. Elles sont conformes à l’analyse présentées à plusieurs reprises par Maurice Gironcel lors des dernières rencontres du PCR avec la presse.

La NRL est bien l’arbre qui cache la forêt. Quand on sort des statistiques ce projet irréaliste qui ne profite pas aux entreprises réunionnaises, à part quelques transporteurs, le BTP est en chute libre. La CAPEB constate que l’an dernier, le chiffres d’affaires du BTP est passé sous la barre du milliard d’euros. Et la chute n’est pas finie ! Pour 2016, les prévisions sont de 628 millions d’euros, soit une baisse de plus de 30 %. La baisse prévue des mises en chantier de logements sociaux pèse lourd. Car pour le moment, le Plan logement ne donne pas d’effet. Il a pourtant été signé voici huit mois par le Premier ministre lors de sa visite à La Réunion.

Les conséquences sur l’emploi sont désastreuses. Quand Paul Vergès était à la direction de la Région, 4.000 entreprises du BTP comptaient au moins un salarié, elles sont aujourd’hui moins de 2.000. L’année 2016 pourrait être celle de la liquidation de nombreuses entreprises comptant plusieurs dizaines de salariés.

Cette perspective est très inquiétante, car le BTP est un des piliers de l’économie de La Réunion. C’est une des dernières industries qui restent dans notre île.

Ces perspectives difficiles sont la conséquence de choix politiques. La Région Réunion a décidé de concentrer les investissements sur la NRL. Pendant ce temps, aucun lycée n’a été construit pendant 5 ans, un fait sans précédent depuis que la Région existe. Les deux seules infrastructures routières inaugurées, le pont de la rivière Saint-Etienne et la déviation de Saint-Joseph avait été lancées par Paul Vergès. Elles étaient trop avancées pour être interrompues. Mais d’autres chantiers n’ont pas eu cette chance. C’est le cas du tram-train et également des investissements prévus pour le Sud et l’Est : liaison Asile-Balance, rocade Sud du Tampon, contournement de Saint-Benoît, nouvelle route des Plaines. À Saint-Denis et à Saint-Paul, des chantiers ont également été stoppés, ce qui a eu des répercussions sur l’emploi.

Mais ce ne sont pas les responsables de ces décisions qui sont sanctionnés, mais les travailleurs. En effet, la CAPEB a expliqué une position qui sera défendue par les patrons lors des négociations annuelles sur les salaires : « nous n’avons pas les moyens d’accorder une augmentation de salaire sans visibilité sur l’avenir de nos entreprises », explique Cyrille Rickmounie, cité par le Quotidien d’hier.

Quand le Bâtiment va, tout va, mais l’inverse est vrai également : plus de 180.000 demandeurs d’emploi le 31 décembre 2015 à La Réunion.

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