Quand le chacun pour soi prime sur l’intérêt général...

25 novembre 2008, par LB

“Témoignages” vient de recevoir le dernier numéro de la revue “Faire Savoirs”, éditée par l’Association Méditerranéenne d’Animation, de Rencontres et d’Echanges en Sciences de l’homme et de la société (AMARES) et consacrée aux sciences humaines et sociales en région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur). Ce sont des universitaires ouverts sur le monde et sensibles aux grands problèmes de l’humanité, comme le montre en particulier ce numéro consacré à “L’île de La Réunion : regards contemporains”.
Nous vous recommandons la lecture de cette publication, dont nous vous présentons une synthèse en page 8. En effet, une bonne partie des études que l’on y trouve attire l’attention sur le fait que « la société réunionnaise connaît une situation économique et sociale particulièrement préoccupante », selon les termes du coordinateur de ce dossier, Philippe Vitale, maître de conférences en sociologie à l’Université de Provence.

Parmi les nombreuses contributions qui abondent dans ce sens, citons Marie-Laure Hoarau, directrice de l’Observatoire du Développement de La Réunion (ODR), pour qui les performances économiques du pays « ne bénéficient pas de façon équitable à l’ensemble de la population, dont le tiers vit de minima sociaux ». D’ailleurs, « les enquêtes de l’ODR révèlent qu’une partie de la population se considère comme définitivement exclue du marché du travail. Pour ces personnes, le seul espoir réside dans l’accès à un emploi aidé », note la chercheuse.

Tous ces éléments d’information confirment bien quelle doit être la priorité des décideurs réunionnais et parisiens : renforcer la cohésion sociale par l’équité sociale. C’est-à-dire privilégier l’intérêt général par rapport à l’intérêt particulier.
Mais c’est quoi l’intérêt général ? Si l’on ne répond pas ensemble à cette question, chacun poussera son “coup de gueule” pour lui-même et/ou pour son clan.

Analysons par exemple ce qui s’est passé récemment dans plusieurs conflits sociaux (manifestations des patrons transporteurs, grève de certains journalistes de “Témoignages” etc...). Quelle était la priorité dans la conduite de ces actions ? L’intérêt général de La Réunion ou bien des intérêts privés, voire personnels ?
Si nous voulons véritablement relever les grands défis décrits de manière scientifique par le dernier numéro de la revue “Faire Savoirs” sur La Réunion, sortons des affrontements où dominent les visions égoïstes, corporatistes et partisanes. Luttons pour empêcher que le chacun pour soi prime sur l’intérêt général, dont le critère premier est de faire respecter les droits et la dignité des plus fragiles.

L. B.


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