Quand un aborigène lance son boomerang,
Il évalue toujours la trajectoire de retour

1er septembre 2009

Les Aborigènes d’Australie usent d’un outil de chasse extrêmement ingénieux : le boomerang. Convenablement utilisé, il permet d’atteindre une cible éloignée de plus de 100m. S’il manque sa cible, le boomerang revient vers le lanceur. Lequel, s’il est maladroit, risque de s’assommer lui-même.
À La Réunion, quelques lanceurs de boomerang se sont donnés en spectacle. Avec quels résultats ?
• En novembre 2008, les pétroliers sont confrontés à la colère des Réunionnais. Refusant de renoncer au fabuleux pactole amassé sur le dos des entreprises et des particuliers, ils répondent au bruyant meneur des transporteurs que le prix des carburants baissera si La Région accepte de diminuer ses taxes.
• En novembre 2008, ainsi manipulés par Mongin — jouet des pétroliers —, les transporteurs manifestent contre le prix des carburants. Prix fixés par l’État, son représentant étant le préfet, M. Pierre- Henry Maccionni.
Évaluant en un clin d’œil le haut degré d’intelligence de M. Mongin, le préfet décide de détourner l’attention en lançant les transporteurs à l’assaut de la Région. M. Maccionni s’affichera aux côtés d’un Mongin proférant insultes et menaces à l’encontre du président de la Région accusé de prélever des taxes bien trop élevées sur les carburants ruinant ainsi les transporteurs.
Jouissant de l’impunité assurée par M. Maccionni, les transporteurs assiègent la Région, les routes sont bloquées et le préfet se trouve conforté dans sa manœuvre par le JIR qui le félicite d’avoir si bien joué le coup. « le préfet vient de réussir le tour de force de déplacer le centre de gravité du conflit de la préfecture vers la Région […] Politiquement, c’est bien joué, surtout quand on sait que l’État ne déboursera pas un centime dans cette affaire. [1] »
• En janvier 2007, la Région contractualise avec le Premier ministre, [2] les crédits nécessaires à la réalisation des grands travaux structurants de La Réunion. Assurée de ses financements, la Région conforte le phasage des travaux prévoyant que, la Route des Tamarins achevée, le relais sera pris par la rocade sud du Tampon suivie aussitôt de la 1re tranche du Tram-Train. Désireux de se positionner sur ces marchés, les transporteurs et terrassiers s’équipent.
Mais, quelques individus —sévèrement désavoués dans les urnes— obnubilés par leurs rancœurs politiciennes, et voulant donc cibler la Région, multiplient les recours contre le Tram-Train.
Bilan pour nos lanceurs de boomerang-péï ?
1 – Les pétroliers, qui visaient la Région, voient leur rackett démasqué par 4 rapports officiels [3]. Et un retour de boomerang ! Un !
2 – Le préfet qui visait la Région se voit ainsi dénoncé : « Les compagnies pétrolières donnent un prix au préfet qui s’exécute  [4] ». Deuxième retour de boomerang !
3 – IGF, ADC et Sénat démontrent que les taxes régionales sur les carburants sont de 21% moins élevées qu’en France sur le super et 24% plus basses sur le gazole. Troisième retour de boomerang !
4 – Didier Robert en refusant la rocade sud du Tampon, prive les terrassiers de 100 millions de travaux. TVA-Virapoullé-Couapel, en multipliant les recours contre le Tram-Train ont empêché que ces travaux viennent relayer ceux de la route des Tamarins. Loupant leur cible — la Région — ils ont gravement atteint toute la profession des transporteurs et des terrassiers. L’irresponsabilité à son pire niveau !
5 – En laissant les transporteurs assiéger la Région et bloquer la vie économique de La Réunion, M. Maccionni a mal calculé la trajectoire de son boomerang qui — avec le blocage des transporteurs — vient de revenir à son envoyeur. Quatrième retour de boomerang !
Pour autant, ces retours de bâton mérités ne nous enchantent guère car, tandis que cette aristocratie s’amuse ainsi c’est La Réunion qui souffre.

Jean Saint-Marc


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