Quatre principes, une seule vérité

15 février 2006

La mobilisation générale et sans faille des autorités - ici et à Paris - comme de l’ensemble de la population réunionnaise dans la lutte contre le chikungunya a besoin de respecter un certain nombre de principes clairs et nets. Et c’est justement parce que ces principes ont tardé et tardent encore trop souvent à être appliqués, que l’épidémie a pris une telle ampleur avec des conséquences très graves sur les plans sanitaire, économique, environnemental etc. Il faut dire aussi que des tromperies officielles à répétition et des rumeurs - amplifiées par certains médias - ont également pollué la marche à suivre et porté atteinte à l’efficacité des actions entreprises. Alors rappelons brièvement quelques-uns de ces principes :
1) Comme son nom l’indique, la santé publique est avant tout de la responsabilité des services publics de l’État, qui doit assurer avec détermination la recherche médicale nécessaire, la prévention indispensable et les soins pour tous ; il doit également donner aux collectivités et aux citoyens les moyens de participer à la mobilisation générale pour atteindre les objectifs de santé.
2) En cas de problème, la population a droit en permanence à toute la vérité et à la totale transparence sur la réalité du mal, ses causes, son évolution, ses conséquences dans tous les domaines et sur les moyens mis en œuvre pour le combattre.
3) Les moyens de lutte contre l’épidémie doivent s’inscrire dans le cadre d’une politique de développement durable, c’est-à-dire qu’ils doivent respecter la biodiversité et l’environnement naturel afin de ne pas nuire aux populations d’aujourd’hui et aux générations futures.
4) À tout moment, il faut non seulement donner aux citoyens - surtout les plus démunis - les moyens de se protéger de la maladie mais encore il faut que les citoyens puissent être des acteurs responsables de ce combat, qu’ils y soient associés et impliqués pleinement, comme l’exige une démocratie participative.
Si ces principes avaient été respectés depuis le début de l’épidémie comme nous l’avons demandé, en serions-nous là aujourd’hui ? Est-il si difficile que cela de faire confiance aux Réunionnais et, pour commencer, de leur dire toute la vérité ?

L. B.


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