Que ne ferait-on pas à Saint-Pierre ?

29 septembre 2005

Branle bas de combat à la Mairie de Saint-Pierre où, depuis hier, des employés d’une entreprise s’affairent à rénover l’édifice municipal. Visite de Nicolas Sarkozy oblige. Mais, bien au-delà de ce qu’imposerait la courtoisie républicaine, les travaux engagés en la circonstance - sur appel d’offres ? - intriguent de nombreuses personnes. Grattés, cirés et vitrifiés, les parquets du salon d’honneur seront totalement remis à neuf, tandis que la salle du Conseil bénéficiera de nouveaux lustres... Il n’y a pas de petites dépenses quand il s’agit d’accueillir le ministre de l’Intérieur, à moins que ce ne soit... le futur président de la République !
Aux premières loges, les employés communaux de Saint-Pierre évidemment s’interrogent. D’autant plus - et c’est là une première - qu’ils n’ont pas eu leur paye ce mois-ci et ne l’auront probablement pas avant le 4 ou 5 octobre. Ce qui n’empêche pas que ces mêmes employés soient fermement invités à être présents à la grande messe de vendredi. Sinon..., gare aux avancements de carrière. Le plus dramatique étant qu’on charge des employés à titre précaire de la sinistre besogne de mettre au pas les titulaires.
Quant à la population, elle s’interroge encore sur la soudaine frénésie qui s’est emparée du corps de la Brigade municipale de sécurité. Les agents de la BMS se répandent actuellement dans toutes les rues de Saint-Pierre, non pas pour rassurer les petites gens devant la montée inquiétante de la délinquance, mais pour distribuer des tracts à la population les conviant à la messe à Sarko.

J.M.C.


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