Quel ’mauvais procès’ ?

23 novembre 2005

L’intervention télévisée du Sous-Préfet de Saint-Paul lundi soir a heurté plus d’un Réunionnais. Au lieu de reconnaître les retards et les manquements évidents du gouvernement dans la lutte contre l’épidémie du chikungunya à La Réunion, le représentant de l’État s’en est pris à toutes les personnes qui ont déploré ces carences de l’Administration : "c’est un mauvais procès qu’on nous fait", a-t-il lancé.
Quel "mauvais procès", M. le Sous-Préfet...? Toutes les critiques exprimées par le monde médical, par certains élus ou responsables politiques comme par la population en général à l’égard du mauvais traitement de cette épidémie depuis plus de huit mois, s’appuient sur des faits avérés. Et tout cela est parfaitement résumé hier par le “JIR” qui écrit : cette crise du chikungunya à La Réunion, "qui risque de s’avérer douloureusement coûteuse pour notre société, aura permis de mettre en évidence des failles béantes dans l’organisation des politiques de santé". Et qui est responsable de la politique de santé publique à La Réunion sinon l’État, qui a notamment supprimé le service de prophylaxie.
Le fond du problème dans cette affaire, c’est que le gouvernement - pour faire des économies - n’a pas écouté les Réunionnais qui n’ont cessé de l’alerter sur les mesures à prendre pour enrayer ce fléau. Qui peut douter du contraire ? Et dans ce domaine comme dans d’autres, La Réunion a été victime de discriminations par rapport aux autres départements français.
Cela pourrait justifier la volonté de Réunionnais victimes de la maladie de se regrouper en association et d’intenter un procès à l’État. Ce serait un juste procès, M. le Sous-Préfet.

L. B.


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