Quelle est la priorité de l’État ?

31 octobre 2008, par LB

On peut avoir des opinions différentes de celles de Brigitte Girardin et l’on peut même avoir combattu sa politique lorsqu’elle était ministre de l’Outre-mer, mais il faut reconnaître qu’elle n’est pas n’importe qui et que c’est une voix importante dans sa famille politique. Il faut donc prendre au sérieux les sévères critiques qu’elle vient de formuler dans un journal des Antilles contre la politique ultra-marine du gouvernement.

Voilà une personne qui a élaboré et fait voter une loi-programme pour l’Outre-mer en 2003. Une loi qui traçait des perspectives sur 15 ans et qui, malgré certaines dérives et carences, a déjà eu des effets positifs.
Cette personne dénonce avec force le fait que la nouvelle loi prévue par l’actuel gouvernement « risque de détruire les outils de développement économique des collectivités », elle proteste contre « le non-respect de la parole de l’État » et estime que « l’Outre-mer n’est plus une priorité » pour ses amis au pouvoir.

Ceux-ci auront du mal à contester une telle appréciation. Il n’y a qu’à voir les comportements de certains représentants de l’État à Paris et chez nous. Par exemple, lorsqu’ils envoient des élus réunionnais devant la Justice pour des problèmes de station d’épuration, dont le financement revient à l’État. Ou bien quand ils nous mettent en cause devant le drame de l’illettrisme massif, qui relève de l’Éducation nationale.
Si Paris ne paie pas ses dettes aux collectivités et ne leur donne pas les moyens du développement, où va-t-on ? Quelle est donc la priorité de l’État outre-mer ?

 L. B. 


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