Quelle liberté avec le libéralisme ?

9 juin 2005

Après le vote du 29 mai, certains partisans de la “Constitution Giscard” appellent à ne pas "diaboliser" ce qu’ils appellent le libéralisme.
Certes, le problème n’est pas de “diaboliser” ou de ne pas “diaboliser”. Mais le refus du projet de Traité constitutionnel européen par le référendum est bel et bien une défaite du libéralisme. Et c’est sans doute la première fois que l’on peut interpréter de cette façon un scrutin : la victoire de l’altermondialisme dans les urnes.
Alors, les “libéraux” plaisent à rappeler que le modèle économique, social et culturel qu’ils défendent est celui qui permet d’être libre. Mais qui est libre ? Et pour quoi faire ? Au service de qui ?
Si l’on considère que la “Constitution Giscard” est un texte “libéral”, on peut voir que la principale liberté est celle de remettre en cause le résultat de plusieurs dizaines d’années de luttes pour la protection sociale. Au nom du libéralisme, on ouvrait la porte à la mise en "concurrence libre et non faussée" des travailleurs, avec notamment pour conséquence un nivellement des droits sociaux par le bas. On voit tout de suite que cette liberté profite essentiellement à ceux qui organisent cette mise en concurrence et en tirent bénéfice : une très petite minorité de la population.
Quelle est la liberté de la majorité des citoyens quand les services publics sont privatisés ? Comment parler de liberté quand la qualité des soins reçus dépend des revenus du patient ? Comment être libre quand l’objectif d’une politique que l’on veut faire subir est d’accroître les inégalités, en fermant tout espoir de changement ?
Le libéralisme, n’est-ce pas tout simplement dire à un renard que le chemin du poulailler est libre ?

Manuel Marchal


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