Quelles vacances pour nos jeunes ?

29 décembre 2020, par David Gauvin

Si la crise sanitaire a été dure pour tout le monde, elle est encore plus compliquée pour les jeunes. Le confinement leur a coupé de leur lieu social, mais aussi a transformé la maison en école. Les difficultés sociales et scolaires se sont exacerbées, mais au-delà du constat aucune réponse n’a été donnée.

Aujourd’hui se pose la question du devenir de l’éducation populaire. Qui n’a pas un souvenir de découverte culturelle, sportive ou de voyage dans le cadre des vacances collectives ? Le secteur militant de l’éducation populaire s’est professionnalisé, la réglementation a enflé et finalement l’éducation populaire a périclité.

Les Francas, la fédération Leo Lagrange, le CASE du Chaudron, l’association culturelle de Joinville, la MJC de Bras Panon, la MJC de St Benoit, la MJC de St Louis, voilà les grands noms des oubliés de l’éducation populaire. Des générations entières d’animateurs militants ont porté un projet d’émancipation réunionnais pour les plus jeunes et les plus fragiles. Dans une Réunion en pleine mutation les piliers de l’éducation populaire se sont donné corps et âme pour tous les jeunes qui se sont succédé dans ces structures.

Mais ensuite, la professionnalisation est venue. Même si l’animation est un métier, la profusion réglementaire ont rendu ces structures entièrement dépendantes des subventions communales. Et dans cette période de crise ils sont les premiers sacrifiés en silence. On a décidé aussi de les précariser en ne les faisant travailler que pendant les périodes de vacances sur des contrats précaires. Ce qui a découragé au fur et à mesure les professionnels de l’éducation populaire.

Mais alors quelle vacances pour les jeunes dont les parents ne peuvent pas payer de loisirs ou de voyage ? Comment se fait-il que l’offre soit devenue tellement faible que le fait de pouvoir inscrire son enfant dans un centre de vacance soit devenu un graal ? La encore tout est question de choix de société, soit on choisit les projets « pimpants », soit on décide d’offrir un avenir meilleur aux jeunes. Si le choix est le second, il est grand temps de soutenir plus fortement l’éducation populaire et de mensualiser les professionnels.

« La finalité de l’action des Francas est la personne humaine et son bonheur », son bien-être et son émancipation. Leur motif premier de revendication et de mobilisation est de rendre « l’Homme et le Citoyen le plus libre et le plus responsable possible dans la société la plus démocratique possible » extrait charte des valeurs Francas

Nou artrouv’

David Gauvin

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus