Question de parti pris

28 octobre 2005

Pour 2006, le gouvernement prépare une importante réforme fiscale. Dans une note publiée cette semaine, l’OFCE désigne les gagnants et les perdants de ces changements.
Selon les simulations de l’OFCE, 70% des baisses d’impôts profiteraient à 20% des foyers les plus riches. La réaction du gouvernement ne s’est pas faite attendre. Le ministre du Budget dénonce un "parti pris idéologique" et des calculs erronés.
Pourtant, l’Observatoire français des conjonctures économiques, créé par décret en 1991, fait partie de la Fondation nationale des sciences politiques. "L’indépendance de l’OFCE est une condition essentielle de la crédibilité de ses travaux. Elle est garantie par son texte fondateur", affirme d’ailleurs l’Observatoire, "de plus, une convention pluriannuelle (six ans) conclue entre le Premier ministre et le président de la Fondation nationale des sciences politiques donne à l’OFCE la stabilité nécessaire à l’accomplissement de ses missions".
Mais pour Jean-François Coppé, le fait que des experts estiment "qu’il vaudrait mieux accroître le RMI que de baisser l’impôt sur le revenu pour stimuler la croissance", suffit à discréditer leur analyse.
Pourtant, même au sein de la majorité, des voix se font entendre pour constater que les baisses d’impôts consenties depuis 2002 profitent essentiellement aux plus hauts revenus. Poursuivre sur la voie d’une fiscalité de classe en diminuant la contribution des plus nantis au budget de l’État, n’est-ce pas plutôt cela le parti pris idéologique ?

Manuel Marchal


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus