Question de respect

12 juin 2004

Pourquoi l’Outre-Mer est-elle la seule circonscription où l’on peut s’attendre à une participation au vote plus motivée qu’ailleurs ?
Parce que ce vote, en plus des enjeux européens nous concernant ou auxquels nous sommes classiquement associés, est l’occasion d’exprimer un sursaut de dignité dans le choix de nos élus.
Le mépris de cette dignité-là est allé très loin dans cette campagne “européenne”. En France, le dirigeant d’un “grand parti” européen n’a-t-il pas reproché à une tête de liste originaire d’Outre-Mer de se présenter hors de sa terre d’origine ?
N’importe quel candidat métropolitain peut venir Outre-Mer conduire une liste : Michel Debré reste chez nous l’élu migrant typique ; les grands partis s’arrogent le droit de dire qui doit être candidat Outre-Mer et qui non... Mais si un(e) élu(e) d’Outre-Mer va présenter sa candidature sur le “territoire européen”, il/elle se voit demander "ce qu’il/elle vient faire là"... ?
Ce mépris déclaré est une remise en cause des finalités de l’action politique : à quoi sert la politique en effet si ce n’est à construire des projets à long terme dans lesquels s’affirment les valeurs que chaque société humaine veut voir respecter parce qu’elle acquiert à travers elles une dignité accrue ?
C’est la remise en cause du principe de respect qui a suscité la liste de l’Alliance pour l’Outre-Mer. Ce qu’elle offre à nos territoires, dans le respect de l’apport qu’ils représentent pour l’Europe, laisse espérer un vote beaucoup plus massif que lors des précédentes européennes. Rendez-vous dimanche...

P. D.


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