Questions et…réponses ?

13 juillet 2012, par Geoffroy Géraud-Legros

On le sait : la problématique du tout-automobile est centrale à La Réunion, pays dont la géographie réduit la possibilité de multiplier les voies de circulation. Ce sont aujourd’hui plus de 400.000 automobiles, pour un peu plus de 800.000 habitants, qui circulent sur les quelques axes principaux que compte notre île. Une emprise de l’automobile qui génère les problèmes que l’on sait : embouteillages, pollution, poids de la dépense carburants dans les finances des ménages et des entreprises qui menacent, à terme d’asphyxier l’économie du pays.

La nécessité de moderniser le réseau routier et l’impératif de développer un transport ferroviaire vont ainsi de pair : dans ce but, le Protocole dit « de Matignon » de 2007 avait acté une enveloppe globale de 2,2 milliards, dédiée à une extension de la route littorale et à la construction du tram-train. Deux projets qui, on l’a assez dit ici, ont atterri à la poubelle trois ans plus tard, lors de la prise de la Région par l’UMP. Depuis, le Conseil régional s’est engagé — on allait écrire embringué — dans un seul projet de remplacement, d’allure franchement pharaonique. Une 6 voies en pleine mer, soutenue par des pylônes de 16 mètres, censée doubler l’actuelle route littorale. Projet approuvé, bien entendu, par le gouvernement UMP d’alors et dans lequel l’État est parti pour 500 millions d’euros.

Mais qu’en est-il à l’heure de ce fameux changement, que 71% des Réunionnais ont plébiscité le 6 mai dernier ? L’État va-t-il poursuivre sa participation dans ce dispositif largement décrié par les experts et les écologistes, alors que l’on annonce, de pair, la réalisation d’économies vertueuses et la transition écologique ? Et comment une éventuelle continuité dans ce domaine, cohabiterait-elle avec l’ambiance créée par le candidat François Hollande qui, on s’en souvient, s’était engagé à remettre le tram-train sur la voie et avait dénoncé l’utilisation actuelle des fonds du Protocole ?

La visite de Victorin Lurel permet évidemment de poser ces questions au nouveau gouvernement. À ce sujet, on aurait d’ailleurs pu espérer que le « changement » passe aussi par une forme plus accessible de communication, incluant, par exemple, une conférence de presse…Car notre petit doigt nous dit que d’autres, peut-être plus gênés aux entournures lorsqu’il s’agit de la Région Réunion, ne seront pas forcément pressés de poser les questions que voudrait soulever cet édito. Et auxquelles les Réunionnais sont, au minimum, en droit d’attendre des réponses…
G.G.-L.


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