Ces dernières semaines, les médias se font largement l’écho des problèmes vécus par les dizaines de milliers de Réunionnais qui subissent les effets des intempéries sur le trafic routier. Cela se traduit notamment par des embouteillages monstres, en particulier dans les régions Nord et Ouest de l’île. Les conséquences sur la vie quotidienne des particuliers et des entreprises sont insupportables.
Malheureusement, dans ces reportages, on évoque rarement les causes de toutes ces difficultés. On ne pose presque jamais les questions essentielles, apparemment taboues, sur les raisons de ce phénomène qui était prévisible :

- Pourquoi les responsables parisiens et réunionnais de la politique des déplacements ont-ils supprimé le chemin de fer réunionnais au lieu de le moderniser, comme le demandaient à l’époque ceux qui se sont opposés à cette décision ?

- Pourquoi ces responsables ont-ils cautionné un aménagement déséquilibré du territoire et le tracé de la route littorale au pied d’une falaise pourrie, qui ont engendré les difficultés d’aujourd’hui ?

- Pourquoi, après avoir supprimé le chemin de fer et laissé occuper son emprise, ces responsables n’ont-ils pas mis en place un transport collectif en site propre par bus, qui aurait pu être utilisé pour les déplacements quotidiens entre le domicile et le lieu de travail par un grand nombre de personnes, celles-ci n’ayant plus d’autre solution que d’acheter et d’utiliser leur voiture individuelle ?

- Pourquoi ces responsables n’ont-ils jamais pris en compte les solutions préconisées dès les années 70 par le Parti communiste réunionnais dans son “Plan de survie” ?
Il a fallu que Paul Vergès soit élu président de la Région en 1998 pour qu’enfin puisse s’exprimer la volonté politique de mettre en œuvre un système multimodal de déplacements. Celui-ci a franchi une étape décisive à l’occasion du récent débat public, au cours duquel les Réunionnais ont clairement apporté leur soutien à un tel système, symbolisé par le projet de tram-train. Les informations précieuses données chaque samedi par la Région dans la presse confortent cette vision d’avenir.

L. B.