Qui décide quoi à La Réunion ? Réspèkt anou dan nout péi !

21 octobre 2009, par LB

On va prendre un seul exemple dans l’actualité, parmi les centaines d’événements qui illustrent chaque jour cette problématique fondamentale du développement durable à La Réunion : qui décide quoi dans ce pays ? Il s’agit de la manifestation d’une quinzaine de professeurs des écoles avant-hier devant le rectorat pour avoir un poste, alors qu’au même moment l’administration a fait venir 70 enseignants de France pour prendre les emplois disponibles.
Mais qu’est-ce que les Réunionnais ont à dire sur ce dossier ? Qui, dans ce pays, détient le droit de décider combien de postes on crée dans l’enseignement et comment l’on respecte le droit des jeunes à la formation et à l’emploi dans ce secteur à La Réunion ?

Mais il y a aussi tous les autres secteurs de la vie économique, sociale, culturelle, administrative et politique où se posent ces questions. D’une manière générale, qui est maître de la politique de l’emploi, du logement, de la formation etc… à La Réunion ?
Certes, depuis la mise en œuvre de la décentralisation, les représentants élus des Réunionnais qui dirigent nos collectivités ont obtenu des responsabilités dans ces domaines et grâce à une bonne partie d’entre eux certains progrès ont pu être réalisés. Mais le plus important et le plus grave est que ces élus n’ont ni les moyens politiques ni les moyens financiers de régler tous ces problèmes à leur source.

En effet, quels Réunionnais ont le pouvoir de décider un partage équitable des richesses dans ce pays et de mettre en place une politique des revenus équitable, solidaire et concertée entre nous ? Personne ; c’est Paris et ses représentants locaux qui fixent la politique des revenus.
C’est pareil pour la politique des prix, de la fiscalité, des banques, des programmes scolaires, des compétences comme des moyens de l’État et de nos collectivités : les Réunionnais n’ont rien à dire, ou alors on leur dit : "koz touzour, mais c’est moi qui décide !". Face à cette politique du non-droit, nous disons à ses défenseurs ce que Paul Vergès lançait samedi devant les Zarboutan Nout Kiltir 2009 : alon fé réspèkt anou dan nout péi ! Et l’on verra ce qui se passera le 6 novembre prochain…

L. B.


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