Racisme structurel aux Etats-Unis, en France… et à La Réunion

11 juin 2020, par Mathieu Raffini

Depuis une dizaine de jours, le monde s’embrase et se mobilise à la mémoire de George Floyd, afro-américain lâchement assassiné par la police du Minnesota. Un mort de trop parmi des centaines d’autres chaque année, qui a amené les populations à manifester.
Dans le monde entier, le choc de cette mort brutale a mobilisé des millions de personnes en sa mémoire. Si le décès de George Floyd permet, malheureusement de soulever la question du racisme structurel et des violences policières qui s’en suivent aux Etats-Unis, la réponse n’a pas été la même de par le monde.

Ainsi, en France, la famille Traoré, accompagnée d’autres militants de la cause antiraciste et anti violences policières a appelé à une mobilisation le 2 juin dernier. SI elle a été un succès, avec au moins 20.000 participants, les manifestants ont tout de suite été dénoncés, notamment par la presse et les politiques comme voulant instrumentaliser la mort de leur frère Adama, mort sous les coups de la police en 2016. Il est en effet beaucoup plus simple de dénoncer des violences raciales et policières se passant à des milliers de kilomètres de là plutôt que de reconnaître le racisme structurel de la société dans laquelle on vit.
Pour montrer toute l’hypocrisie du racisme systémique, on voit fleurir un peu partout des gestes de soutien à George Floyd dans des pays connus pour leur racisme, on peut notamment penser au Canada où les populations autochtones sont menacées jour après jour par le gouvernement et pour elles évidemment, aucun geste de soutien.

A La Réunion également se pose ce problème. Si le racisme est moins clairement affiché, il continue néanmoins de perdurer dans la nature même de la société. Nous sommes nés en tant que peuple dans la violence, notamment celle de l’esclavage et cela se ressent encore aujourd’hui dans la structure de notre société. Ainsi, force est de constater que moins notre couleur de peau est claire, moins nous avons accès à l’emploi, moins la société nous considère. Il n’est pas anodin que les Kaf, les Malgaches, les Mahorais et Comoriens se situent pour la plupart dans le bas de l’échelle sociale. Il n’est pas non plus anodin qu’ils soient la majorité de ceux présents en prison. Pour autant, ce racisme n’est pas le seul présent à La Réunion, et il n’est pas temps de minimiser les autres, nous aurons l’occasion d’y revenir dans d’autres textes.
Même si cela n’est pas conscient, notre société est également structurellement raciste, et nous devons lutter contre ces violences, comme l’ont si bien rappelé les jeunes s’étant mobilisés le 2 juin dernier à Saint-Denis à la mémoire de George Floyd, Adama Traoré, Miguel et toutes les autres victimes des violences policières et du racisme d’Etat.

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