Rappeler l’urgence

3 mai 2005

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Avant même de commencer leur visite de terrain, plusieurs députés de la commission agricole du Parlement européen sont intervenus dans le débat politique sur la ratification du projet de traité établissant une Constitution pour l’Union européenne. Membres du même groupe parlementaire que Jean-Claude Fruteau, le PSE, qui partage la Direction du Parlement de Strasbourg avec le PPE de Margie Sudre, cinq élus ont affirmé publiquement leur soutien au “oui”.
Au-delà de cette opinion lourde de conséquences, il est tout de même étonnant qu’au lendemain de la décision de l’Organisation mondiale du commerce sur l’OCM-Sucre, des parlementaires venant constater la situation de la filière canne-sucre réunionnaise prennent préalablement position dans le débat sur le projet de Constitution.
Cela amène à se demander si certains représentants de la commission agricole du Parlement européen ne sont pas venus avant tout faire campagne pour soutenir le “oui”, qui va condamner à mort des milliers de planteurs et autres professionnels liés à la filière.
Où est donc l’urgence ? Est-ce la survie d’une filière qui fait vivre des milliers de familles dans notre île et qui est vitale pour notre économie comme pour notre environnement ? Ou alors est-ce une opération électoraliste au secours d’un texte qui décidément ne passe pas dans l’opinion ?
En tout cas, hier, des centaines de planteurs ont exprimé ce qu’ils attendent des parlementaires en visite dans notre île. Et ce n’est pas de campagne électorale qu’il s’agit, mais de faire entendre la voix de producteurs réunionnais et d’un savoir-faire menacés d’être broyés par la loi du tout-marché mondial et de la libre concurrence.

Manuel Marchal


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