Réconciliations

10 mai 2006

Vous avez certainement entendu parler de la parution récente d’un manuel scolaire d’histoire contemporaine destiné à la fois aux lycéens français et allemands. Cet ouvrage, qui est une première mondiale, a été réalisé à la demande des deux États, dont on connaît les affrontements tragiques pendant des siècles.
On imagine le niveau symbolique très fort de cette démarche, où des représentants de deux peuples si longtemps opposés ont réussi à se dépasser eux-mêmes et à se réconcilier dans la recherche de la vérité historique partagée à transmettre aux générations futures.

On peut faire un parallèle entre cette démarche franco-allemande et la commémoration aujourd’hui en France métropolitaine de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Une journée marquée par de nombreuses manifestations publiques sur tout le territoire.
Le vote unanime par le Parlement le 10 mai 2001 de la “loi Taubira” reconnaissant la traite négrière et l’esclavage comme un crime contre l’humanité puis la décision du président de la République de commémorer officiellement l’abolition de l’esclavage ce 10 mai dans tout l’hexagone participent de cette même logique. Celle du dépassement de soi et de la réconciliation des Français avec leur histoire.

On connaît l’enjeu considérable que représente une telle démarche citoyenne pour construire l’avenir. Dans ces conditions, on mesure à quelle point apparaît à la fois provocatrice et ridicule la demande de 40 députés UMP de remettre en cause la “loi Taubira”. Ces parlementaires se croient-ils encore au "temps béni des colonies"... ?

L. B.


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Témoignages - 80e année


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