Records de chaleur au moment de l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris

2 novembre 2016

Il n’échappe à personne que l’été est bien installé à La Réunion. La question qui se pose est de savoir si cette saison vivra des phénomènes extrêmes en termes de canicule et de cyclones, car les nouvelles du monde ne sont pas rassurantes.

2015 est jusqu’à présent l’année la plus chaude jamais mesurée. Mais 2016 bat encore des records. La responsabilité des activités humaines est bien engagée. En effet, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a indiqué le 24 octobre dernier que la concentration en CO2 dans l’atmosphère atteint un pic sans précédent pour l’humanité. D’après un centre situé à Hawaii, cette concentration s’est maintenue au-dessus de 400 ppm depuis le début de l’année, et elle va rester à ce niveau pendant encore plusieurs générations. Or, pour que le climat ne s’emballe pas, cette concentration ne doit pas dépasser 350 ppm. Ce niveau excessif résulte en grande partie des activités humaines, car le CO2 présent dans l’atmosphère vient de la combustion de produits comme le charbon ou les carburants des automobiles. Cela provoque un effet de serre qui augmente la température de surface de la Terre. En conséquence, le méthane commence à s’échapper des régions polaires dans les secteurs où le sol n’est plus gelé en permanence. Le méthane est un gaz à effet de serre encore plus puissant que le CO2.

Plusieurs régions du monde font les frais de cette année 2016 particulièrement chaude. Tout près de chez nous à Madagascar, ce sont plus d’un million de personnes qui subissent les effets de la sécheresse. La famine menace si des mesures d’urgence n’arrivent pas à rétablir la situation. Dans notre région, 40 millions de personnes risquent la malnutrition à cause de la baisse des récoltes causée par la sécheresse.

L’an passé avait déjà connu des événements exceptionnels. Au Chili, pas une goutte de pluie n’était tombée au mois de juin, c’était du jamais vu. En Australie, le mois d’octobre a été le plus chaud jamais mesuré. L’écart avec la moyenne était si grand que pour les scientifiques, c’est la plus importante anomalie climatique enregistrée dans ce pays. Dans le Nord de l’océan Indien, le Yemen a été touché par un cyclone tropical intense pour la première fois de son histoire.

En moyenne, l’année 2016 connaît une température supérieure de 1,25 degré à ce qui était la norme à la fin du 19e siècle. Or, l’Accord de Paris engage ses signataires à ne pas dépasser 1,5 voire 2 degrés de plus. Au moment où l’ONU va proclamer l’entrée en vigueur de ce traité international, le défi est immense. Il impose une remise en cause totale et rapide des modes de production. Auparavant leader dans ce domaine, La Réunion accuse désormais un retard, puisque son plus grand chantier vise justement à favoriser l’utilisation de véhicules fonctionnant avec des carburants qui contribuent à l’effet de serre. L’aménagement du territoire n’est pas en reste, car contrairement aux règles de prudence élémentaires liées à l’élévation du niveau de la mer, les principaux investissements se concentrent sur le littoral.

A la Une de l’actuCaniculeSécheresseAccord de Paris sur le climat

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus