Records de chaleur et coupures d’eau

20 août 2016

Dans notre édito d’hier, nous avions mis l’accent sur une conséquence concrète du changement climatique : les risques d’incendie à cause des périodes répétées de sécheresse. Le mois de juillet est le plus chaud jamais mesuré, et l’année 2016 bat tous les records. Juillet est d’ailleurs le 15e mois consécutif où les relevés de température sont sans précédent depuis qu’ils existent.

Pour La Réunion, les incendies ne sont pas la seule menace. Dans son bulletin mensuel diffusé avant-hier, l’Office de l’eau de La Réunion indique une baisse de la ressource en eau. Sur plusieurs points, elle atteint des minima. Voici un extrait de cette publication :

« L’état quantitatif des rivières est ainsi globalement déficitaire ; 9 des 11 stations d’observation présentent des valeurs de débit inférieures aux normales saisonnières. A Saint-Benoît, le débit médian enregistré sur la Rivière des Marsouins s’élève à 4 563 L/s, soit 2 090 L/s de moins que la normale de saison. Cette valeur devient même le nouveau minimum de saison après celui de juillet 2014. Les autres cours d’eau de l’Est, de la Plaine des Palmistes et du Sud sont concernés par des déficits conséquents selon les points de mesure »

« En ce qui concerne les eaux souterraines, les niveaux piézométriques sont en baisse sur 18 des 20 stations de mesure par rapport au mois de juin précédent. La majeure partie du territoire est concernée par des déficits (…) De nouveaux minimums de saison sont enregistrés sur le piézomètre « S1 Champ Fleury » à Saint Denis, et le forage « Bourbier les hauts » à Saint-Benoît. »

Du fait de ses élements, il faut s’attendre à connaître encore des coupures d’eau à La Réunion. La pression sur cette ressource vitale ne va pas cesser de s’accroître, car pendant que la disponibilité stagne ou régresse, la population augmente. Dans le système actuel, l’eau n’est utilisée qu’une fois. Quand il existe des stations d’épuration, c’est pour rejeter dans la mer une eau dite de « qualité de baignade ». Connaître des coupures d’eau dans une île qui détient des records du monde de pluviométrie est un paradoxe. Il pourrait être résolu si La Réunion était dotée d’un réseau de retenues collinaires en altitude afin de capter le fluide précieux qui tombe du ciel. Faute d’une politique adaptée au changement climatique, l’eau sera une source de conflit, dans le monde et aussi à La Réunion.

J.B.

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Messages

  • Enfin, on pense aux retenues d’eau ! Mieux vaut tard que jamais !

    • Merci pour votre contribution. Cela au moins 20 ans que le PCR a fait cette proposition. L’idée est de construire des retenues à mi hauteur sur tout le pourtour de l’île. Dommage qu’elle mette du temps à être partagée.


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