Redressement impossible

11 juillet 2011, par J.B.

Dans un discours prononcé en janvier 2010, le Premier ministre annonçait que l’objectif du gouvernement était de ramener le déficit public à 3% du PIB. En clair, cela signifie réduire de 100 milliards d’euros ce déficit. Quelques mois plus tard, l’aggravation de la crise en Grèce allait permettre au gouvernement de trouver le prétexte pour lancer le plan d’austérité.
Il a donc annoncé un plan de rigueur pour trouver 100 milliards en trois ans. 2011 est donc le premier budget de rigueur.

Rigueur, car c’est le choix de la limitation des dépenses qui est privilégié. Le gouvernement décide de porter un "coup de rabot" qui n’épargne pas l’Outre-mer. Ainsi, pour 2011, la ligne budgétaire unique destinée à financer la construction de logements sociaux est en baisse, et cela alors que l’on ne peut que constater l’insuffisance de l’offre de ce secteur.
Parmi les mesures annoncées figure également le gel des dotations versées aux collectivités, alors que par le simple fait de la démographie, les dépenses des collectivités ne peuvent qu’augmenter. C’est aussi un coup porté à l’emploi, car ce sont les collectivités qui sont les premiers investisseurs publics, bien loin devant le pouvoir central.
Mais surtout, le gouvernement cible les plus pauvres en multipliant les mesquineries pour faire des économies : taxe de l’épargne des allocataires du RSA, fin de la rétroactivité du versement de l’Aide au logement, diminution du nombre des médicaments non remboursés, baisse du nombre des pathologies reconnues comme affection reconnue, suppression de dizaines de milliers d’emplois dans la fonction publique. C’est également en s’appuyant sur ce contexte de crise que le gouvernement a fait passer la suppression de la retraite à 60 ans.
La Réunion a commencé à subir l’impact de cette rigueur, avec par exemple la baisse du nombre d’enseignants dans l’Éducation nationale à la prochaine rentrée.

Une première évaluation de ce plan de rigueur vient d’être dévoilée. Vendredi dernier, le ministère du Budget a annoncé que le déficit public a augmenté. C’est donc l’inverse de qui était visé par ces mesures. Cela montre bien que ce n’est pas en s’acharnant sur les plus démunis que le gouvernement fera baisser le déficit public. Cette perte constante est le résultat de sa politique. Au lendemain de sa victoire à la présidentielle, l’UMP a récompensé sa clientèle électorale par une loi diminuant drastiquement les impôts des riches. En privant la puissance publique d’importantes recettes, l’UMP a créé les ingrédients de l’explosion de la dette.
Tant que persistera cette volonté de faire des cadeaux aux riches payés par les pauvres, la dette publique continuera d’augmenter, car l’UMP n’est pas capable de redresser la situation. C’est en effet dans son idéologie que se trouve la cause du déficit.

J.B.


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