Région Réunion : la dérive financière s’aggrave

29 avril 2016, par J.B.

Mardi dernier, le Conseil économique, social et environnemental a donné son avis mardi dernier sur le budget primitif de la Région qui sera examiné ce matin par la séance plénière des conseillers régionaux.

Tout d’abord, cette remarque générale :

« le rapport fonctionnement/investissement, d’une année sur l’autre, se modifie comme suit : de 36/64 à 40/60 ».

On est loin des deux tiers d’investissements, un tiers pour le fonctionnement qui était la proportion minimale en faveur des investissements quand Paul Vergès présidait la Région Réunion.

Principale responsable de cette augmentation, les dépenses de fonctionnement qui augmentent de plus de 10 %. Elles servent à payer les personnes embauchées par la Région, les bons de réduction pour l’achat d’ordinateur et de billet d’avion. Pour l’aérien, c’est en réalité une subvention versée à toutes les compagnies aériennes sauf Air Madagascar au titre de la « continuité territoriale ».

« En termes de structuration, il est mentionné une évolution des dépenses de fonctionnement de + 10,5 % (283,193 millions d’euros pour 2016) ; les secteurs de l’aménagement, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, de l’enseignement enregistrant la plus forte progression. En investissement, la baisse de - 37,5 % (à 239,988 millions d’euros pour 2016) s’explique par l’inscription exceptionnelle au BP 2015 du projet Très Haut Débit », écrit le CESER.

Les inscriptions budgétaires en Crédits de paiement, au titre du fonctionnement intègrent « les compétences de la collectivité mais également les interventions prioritaires de la mandature » et s’élèvent à 413,365 millions d’euros, en augmentation de 8,9 %. Sont notées les interventions en faveur de la continuité territoriale ainsi que la connexion internet pour les familles modestes ».

Passons maintenant aux investissements :

« En investissement, les dépenses sont comptabilisées à 621,667 millions d’euros, soit une diminution de 9 %. Le CESER constate que ces dernières « restent nettement majoritaires » (60 % des dépenses totales) et sont concentrées en grande partie (près de 2/3) sur la poursuite de la Nouvelle Route du Littoral. » Pour les recettes, « En investissement, une diminution de 6 % est prévue (509,141 millions d’euros en 2016) compte tenu de l’absence de recettes FEDER au titre de la NRL en 2016. »

Autant dire qu’en dehors du projet de route en mer, les investissements sont réduits au plus bas. Toutes les entreprises qui ne travaillent pas pour ce chantier en subissent les conséquences.

L’État se désengage. Pas de problème, au lieu de réduire les dépenses de fonctionnement, les Réunionnais vont passer à la caisse.

« Le CESER relève une progression globale du produit fiscal (au demeurant, restant le premier poste des recettes), résultant de la fiscalité locale indirecte. Sur ce chapitre, le CESER s’était interrogé, lors de l’examen des Orientations budgétaires, sur le maintien des taux et tarifs des taxes en 2016. Il note pour la taxe sur les certifications d’immatriculation des véhicules une recette supplémentaire « qui devrait permettre de compenser la baisse des dotations de l’état »

La dérive financière de la Région Réunion s’aggrave. Didier Robert aura-t-il les moyens de tenir ses promesses ? Les galets seront-ils la seule ressource qui manque pour réaliser le chantier de la NRL ?

J.B.

A la Une de l’actuRoute du littoralDidier Robert

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus