Relever les minima

14 septembre 2005

Selon le rapport de la sénatrice UDF Valérie Létard, "les minima servis aux personnes en âge et en état - supposé - de travailler restent inférieurs à la moitié du SMIC net". Ces minima sont l’allocation d’insertion (33% du SMIC net), le RMI et l’ASS (47% du SMIC net), d’après le rapport. "Ces montants, volontairement faibles, attestent que ces allocations sont conçues comme des revenus de solidarité temporaire ne devant pas remplacer durablement un revenu d’activité", écrit la sénatrice. Selon le rapport, "la faiblesse des montants versés doit ainsi conduire les bénéficiaires à reprendre rapidement une activité professionnelle".
Pourtant, certains parlent de “trappes à inactivité”. Ils répandent l’idée selon laquelle un travailleur touchant un revenu minimum vit mieux qu’un salarié car il bénéficie davantage d’aides, d’avantages fiscaux...
Outre que ce raisonnement culpabilise ceux qui sont contraints de survivre avec le minimum, il évite de mettre le doigt sur la faiblesse générale des minima, SMIC compris.
En effet, la tendance n’est plus de parler en termes de SMIC mensuel, met de salaire minimal horaire. Or, pour quelqu’un qui travaille à mi-temps au SMIC, où est la différence avec un RMI ? Et même si on est à temps plein, quelle est la signification de ce revenu dans une île où le coût de la vie est bien plus élevé que là où s’élabore le montant des minima ?
Alors, plutôt que culpabiliser ceux qui doivent survivre avec des revenus minimums, pourquoi ne pas réfléchir à une hausse générale des minima, SMIC compris ?

Manuel Marchal


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