Résistance à l’oppression

3 février 2014

Après les élections municipales de 1983, le PCR propose aux 24 communes de fonder une intercommunalité. L’objectif est de mutualiser les ressources et de faire jouer la solidarité entre des communes ayant des niveaux de recettes différents. Finalement, Le Port, La Possession, Sainte-Suzanne, Saint-Leu, Saint-Louis et Saint-Pierre fondent la première intercommunalité de La Réunion, c’est le SIVOMR. Les autres municipalités déclinent l’offre, mais au final toutes finiront par se rallier à l’intercommunalité.
En lien avec la mutualisation et la solidarité, les pionniers de l’intercommunalité ont mis sur pied un mode de décision adapté, celui de l’unanimité. Avant d’être présenté en séance plénière pour le vote, le dossier doit donc tenir compte des remarques de tous les membres de l’intercommunalité.

Mutualisation, solidarité et unanimité, ce sont les règles qui prévalent depuis 30 ans dans l’intercommunalité à La Réunion, et elles ont donné des résultats positifs que personne ne peut contester. Ce sont les réseaux de transport collectif, les filières de traitement de déchet, les opérations d’aménagement.
Mais ces règles entrent en conflit la soif de pouvoir. C’est en effet un enseignement de l’attentat contre la démocratie que vient de subir une communauté d’agglomération, le TCO.

En France, le pouvoir a voulu fixer de nouvelles règles pour l’élection des intercommunalités, et a décidé de fixer la répartition en fonction de la démographie, à moins que les membres de l’intercommunalité aient une autre proposition.
A La Réunion, toutes les communes du TCO, sauf une, décident que la solidarité nécessite une autre proposition, c’est le maintien de l’équilibre actuel afin que la plus petite ville, Trois-Bassins, puisse garder 6 conseillers dans la future assemblée au lieu de 2 selon l’application mécanique d’un règlement du pouvoir parisien.

Mais une municipalité refuse la solidarité réunionnaise face à une injustice, et veut imposer la répartition démographique parce qu’elle lui donnera plus de pouvoir sur les autres dans la prochaine assemblée.

Elle attaque donc la proposition de la solidarité. Son seul argument : ce que le pouvoir parisien décide doit être appliqué à la lettre. Sans surprise, le pouvoir judiciaire soutient son point de vue. Cette décision est un coup porté à l’intercommunalité car elle fait de cette instance un lieu d’affrontement, et non plus un lieu de coopération et de solidarité. Ce sont 30 années de patiente construction qui sont cassées par la soif de puissance.
Si cette décision est appliquée, alors ce sera la caution d’un attentat contre la démocratie réunionnaise. Car la règle de l’unanimité aura été sacrifiée pour satisfaire une bien illusoire quête de pouvoir. Dans les moments difficiles, les Réunionnais ont su résister à l’oppression et faire gagner la démocratie. Une nouvelle fois, l’esprit de résistance des Réunionnais vaincra.

J.B.

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