Résister pour survivre

11 février 2005

(Page 2)

Comme nous l’apprend une dépêche d’agence en page 16, deux usines textiles employant plus de 2.000 travailleurs vont fermer à Maurice. Parmi les raisons invoquées par les propriétaires chinois : la libéralisation du marché mondial du textile. L’abolition des quotas et des diverses taxes met directement en concurrence les travailleurs, et ce sont ceux qui sont les plus “compétitifs” qui remportent le marché. Mais à quel prix !!!
Autre argument : le transport. Nul doute que la croissance de la demande de bateaux en Chine et en Inde, entraînant un renchérissement du coût du transport, provoque une hausse du prix de revient du produit final. Malgré un salaire très largement inférieur au SMIC que nous connaissons à La Réunion et des conditions de travail beaucoup plus précaires qu’ici, ces travailleurs ne sont plus jugés suffisamment “compétitifs” par les propriétaires de leurs usines.
L’industrie textile est considérée comme un pilier de l’économie mauricienne. Mais avec le démantèlement progressif des accords préférentiels qui lui ont permis une relative prospérité, elle décline maintenant sérieusement, et les usines ferment en série. Et l’on doit bien comprendre que chaque fermeture signifie au moins des centaines d’emplois perdus. Dans un petit pays comme Maurice, on imagine l’ampleur de la catastrophe.
C’est tout un système qu’il faut revoir, et dans l’urgence, car pendant ce temps, la mondialisation libérale poursuit sa marche, détruisant des milliers d’emplois dans un pays qui lutte pour que soit reconnue la vulnérabilité de son économie.
Ce qui se passe à Maurice peut faire réfléchir, cela montre que la mondialisation libérale ne fait pas de sentiments. Cela explique pourquoi les petits pays tentent de construire un front uni de résistance pour que soient reconnues leur spécificités. C’est une question de survie et La Réunion est concernée.

Manuel Marchal


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