Route du littoral : les Réunionnais continuent de payer durement une grave erreur

15 novembre 2016

Hier, un nouvel accident a frappé la route du littoral. Deux éboulis se sont abattus sur la chaussée. Fort heureusement, les filets et la fosse longeant la route ont permis d’éviter un drame. Ceci démontre une nouvelle fois que la route du littoral ne peut pas être sécurisée. Les Réunionnais continuent de payer lourdement une grave erreur.

Tout a commencé à la fin des années 1950, quand le pouvoir a décidé de supprimer le chemin de fer et de construire une route en pied de falaise entre Saint-Denis et La Possession. Les communistes s’étaient alors opposé à ce gâchis. Ils préconisaient la modernisation du train, et une nouvelle route qui aurait du passé sur le plateau surplombant la falaise. Ils n’ont pas été écoutés. Très rapidement, la route du littoral a montré sa dangerosité, avec des premières victimes.

Au lieu de revenir à la solution préconisée par les communistes, les pouvoirs publics ont décidé de persister dans l’erreur. Ils ont choisi de faire une nouvelle route s’écartant de la falaise et longeant la mer. Les promoteurs de l’époque assuraient que tout allait être réglé. Les faits ont démontré qu’ils se sont gravement trompés. Deux ans après l’inauguration de la route actuelle, la falaise s’est effondrée recouvrant totalement la chaussée. Plusieurs victimes étaient à déplorer. En 2006, un drame analogue a eu les mêmes conséquences.

Dans le cadre du transfert des routes nationales à la Région Réunion, Paul Vergès a alors réussi à obtenir de l’État en janvier 2007 les financements nécessaires à la sécurisation de la liaison entre Saint-Denis et La Possession grâce à deux nouvelles infrastructures. Un train passant par des tunnels devait être mis en service en 2012, et une nouvelle route du littoral éloignée de la falaise en 2017. En attendant la livraison, la Région Réunion a financé la couverture de la falaise par des filets et un dispositif de retenue des galets en pied de falaise. Ces travaux étaient destinés à limiter les dégâts en attendant la solution définitive.

Mais en 2010, l’élection de Didier Robert a tout remis en cause. La nouvelle majorité régionale a choisi de stopper le chantier du tram-train et d’affecter la totalité des crédits obtenus par Paul Vergès à la construction d’une route en mer. Le chantier a été lancé sans prévoir les matériaux nécessaires. De plus, la position de la route l’exposera aux dangers de l’élévation du niveau de la mer. À l’heure actuelle, le coût total et la date de livraison ne sont pas connus.

Si les projets pilotés par la Région présidée par Paul Vergès avaient été continués, la situation serait la suivante : le tram-train fonctionnerait depuis plusieurs années, et la nouvelle route du littoral aurait été livrée l’année prochaine. La Réunion aurait alors été à la veille d’une solution définitive à un problème vieux de 50 ans.

Mais cet espoir s’est aujourd’hui bien éloigné. Les Réunionnais continuent de payer durement une grave erreur.

J.B.

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