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Route en mer : l’expertise indispensable pour sortir de la crise par le haut

jeudi 31 octobre 2019, par J.B.

Les partisans du chantier de Didier Robert viennent d’essuyer un nouveau revers. En effet, l’Autorité environnementale a donné hier son avis sur une tentative désespérée de pouvoir terminer un jour le chantier de la route en mer, selon la solution technique privilégiée par la Région afin de satisfaire des intérêts de transporteurs au détriment de l’intérêt général. Ce dernier recours vise à obtenir malgré tout l’ouverture de la carrière de Bois-Blanc en l’intégrant dans le Schéma départemental des carrières actuellement en vigueur, et qui date d’avant le début des problèmes du chantier de la route en mer. L’Autorité environnementale a été claire, elle demande une expertise préalable. Compte tenu des atteintes sans précédent à l’environnement, et du fait des nuisances subie par des milliers de Réunionnais qui devraient subir les conséquences des explosions et du passage de camions chargés à bloc de galets, il y a bon espoir pour les Réunionnais que cette carrière n’ouvre pas. En tout cas, l’expertise ne pourra pas se faire en un jour, elle repousse donc d’un temps indéterminé le débat sur l’ouverture d’une carrière située à 50 kilomètres du chantier.

Force est de constater que le chantier de la route en mer est le projet qui, à juste titre, suscite la plus vive opposition dans l’histoire de notre pays. Il est en effet à l’origine des plus grandes manifestations pour la protection de l’environnement qui se tinrent à deux reprises à Bois-Blanc, avec à chaque fois la participation de milliers de personnes. Gageons que cette expertise incluera également le projet de réouverture de la carrière des Lataniers située à La Possession. En effet, les nuisances potentielles de Bois-Blanc concernent également les Lataniers, secteur très proche d’une ville en plein boom démographique, à proximité d’équipements tels que des écoles.

Après ce nouvel échec infligé à Didier Robert et ses amis, souhaitons que le président de la Région Réunion entende enfin la voix de la raison. En tant que gestionnaire des deniers publics, il doit notamment veiller à ce qu’un projet d’aménagement de voit pas son coût exploser à un point tel que l’équilibre financier de sa collectivité soit menacé. Car dans ce cas, la sanction est très clair : c’est la mise sous tutelle par l’État, ce qui pour une collectivité de cette importance, dotée d’un budget de plus d’un milliard d’euros serait une première dans l’histoire de La Réunion.
Pour être à la hauteur de sa responsabilité, il appartient donc à Didier Robert de faire sienne la revendication d’une expertise technique, financière et environnementale du chantier. C’est ce que rappelle d’ailleurs une tribune libre du Collectif contre la digue publiée hier dans Témoignages : « nous voulons la transparence à travers cette tierce expertise que nous demandons, avec le CNPN, depuis 11 mois maintenant ! 11 mois perdus alors qu’elle aurait fait toute la transparence sur la meilleure façon de terminer cette NRL en prenant tous les facteurs en compte (délai, technique, financier, économique, social, humain et environnemental). Manifestement ils ont eu trop peur de cette transparence. Ils préfèrent continuer à faire leurs petits arrangements entre eux et dans la plus totale opacité ». Souhaitons que le président de la Région ait entendu cet appel, c’est la possibilité pour lui de contribuer à sortir de la crise par le haut.

J.B.


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