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Route en mer : n’oublions pas l’histoire et anticipons l’avenir

lundi 7 août 2017, par J.B.

La polémique autour de l’arrêté préfectoral autorisant l’ouverture d’une carrière à Bois-Blanc replace le chantier de la route en mer sous les feux de l’actualité. En effet, ce projet d’extraire des roches des deux côtés de la route des Tamarins dans un des rares espaces naturels subsistant sur le littoral Ouest répond aux besoins gigantesques de la route en mer.

En effet, pour que des transporteurs puissent augmenter leurs bénéfices grâce à la commande publique, le projet de la route en mer a prévu la construction de plusieurs digues. Ce sont donc des millions de mètres cubes de matériaux qui sont nécessaires. Il s’avère que sur ce plan, un viaduc sur toute la longueur aurait été moins impactant sur l’environnement.

Mais quelle que soit la solution retenue, elle ne lève pas l’inconnue considérable lié à la nature même du projet : une route en mer. L’histoire a montré aux Réunionnais la puissance de l’océan Indien. Quand le port a été construit, il a été doté d’un phare. Sa dimension était comparable à celle du phare de Sainte-Suzanne. Pourtant, il a totalement disparu, victime de la force des vagues. Au moment de la construction du phare du Port, qui aurait pu imaginer qu’il ne durerait que quelques décennies ? Sûrement pas ses promoteurs !

La force de l’océan Indien va encore être augmentée par le changement climatique. Il entraîne la montée du niveau de la mer. Le volume d’eau présent dans l’océan Indien est donc plus important. Or, c’est au moment où les prévisions des scientifiques annoncent cette échéance inévitable que l’État et la Région décident de concentrer la majorité des crédits d’investissement dans une route en mer. Cela amène à s’interroger sur la durée de vie de cet ouvrage si sa construction est menée à bien. À quoi servira-t-il en effet d’investir au bas mot 2 milliards d’euros s’il faut tout reconstruire au bout de 50 ans ? L’absence d’ouverture d’une carrière à Bois-Blanc est une solution rapide pour empêcher de léguer aux générations futures un problème considérable à gérer. Il est encore temps de revoir le projet pour créer une liaison sécurisée et durable entre Saint-Denis et La Possession.

J.B.


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