RSTA : un insupportable fiasco

17 septembre 2009

Le RSTA a été mis en place au 1er juillet 2009. Le 7 juillet, les formulaires ont été adressés aux 115.000 bénéficiaires potentiels.
Mais, le 30 juillet, première alerte : seuls 5.284 dossiers avaient été liquidés.
Mi-août, 8.217 dossiers supplémentaires ayant été traités, ce ne sont donc que 13.501 bénéficiaires (11% du total) qui étaient en mesure de percevoir leur allocation au titre du 2ème trimestre 2009.
Restaient donc 101.500 allocataires potentiels qui ne pouvaient pas percevoir cette allocation de 300 euros décidée par le président de la République afin d’apporter une première réponse aux puissantes manifestations de protestation contre un coût de la vie devenu insupportable. C’est donc le président de la République lui-même qui, en instituant le RSTA de toute urgence, a légitimé les revendications des Domiens, et reconnu que le versement de 100 euros par mois était indispensable pour aider les travailleurs appauvris à combattre l’incessante et injustifiable augmentation du coût de la vie dans les DOM.
La date butoir pour la liquidation des dossiers des bénéficiaires ayant été fixée au 31 août, les associations, les élus, etc., sont intervenus auprès du gouvernement et ont obtenu le report de cette date butoir au 15 septembre. Tous, associations, élus et bénéficiaires estimaient certainement que ce délai supplémentaire permettrait aux responsables de prendre les dispositions qui s’imposaient et permettre ainsi à des dizaines de milliers de familles en attente, de percevoir enfin leur dû.
Pour y parvenir, il fallait que les responsables mettent en place les moyens de traiter près de 5.000 dossiers par jour entre le 31 août et le 15 septembre.
Or, en dépit des efforts considérables consentis par les personnels — titulaires et temporaires — affectés localement à cette tâche, la date du 15 est passée sans que le problème n’ait été réglé.
Pire, la machine absurde mise en place par de brillants esprits parisiens, a engendré des situations dont on pourrait rire si elles n’affectaient pas des familles qui ont un besoin vital de ces 300 euros. Imaginés par des personnes maniant l’écrit et l’informatique avec aisance, ces formulaires ont posé d’insurmontables problèmes à nombre de ceux auxquels ils étaient censés faciliter la tâche… et, par-dessus le marché, quand les dossiers étaient bien remplis, le centre de Marseille les a retournés en exigeant la production de pièces qui n’étaient pourtant pas demandées.
Devant une telle situation qui préjudicie à autant de familles, comment ne pas poser la question de la responsabilité d’un tel fiasco. À quel niveau de responsabilité sont ceux qui — chargés de veiller à la mise en œuvre urgente de cette mesure sociale — ont laissé filer les choses au point de priver des dizaines de milliers de personnes des 300 euros qui leur reviennent ?
Dans quelques semaines sera organisée à Paris la synthèse nationale des États-généraux de l’Outre-Mer. Serait-il possible que l’on y débatte des solutions pour faire baisser les prix (atelier n°1) alors même que le RSTA, mesure palliative à l’augmentation du coût de la vie, est l’objet d’une telle désinvolture ?
Alors, stop aux atermoiements, aux explications qui ne tiennent pas debout. Tout doit désormais être mis en œuvre pour mettre fin à un tel fiasco, sinon, quelle serait la crédibilité de celles et ceux qui prétendent aider à la résolution des vrais problèmes auxquels sont quotidiennement confrontées des dizaines de milliers de familles de La Réunion ?

Jean Saint-Marc


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus