Rupture d’État

27 octobre 2004

Le Conseil général de la Creuse a annoncé lundi, après la démission de 263 élus de ce département, qu’il suspendait "toutes négociations" avec l’État tant qu’il n’y aura pas un moratoire sur les services publics.
La fermeture de cinq perceptions sur cinq cantons du département, sans même prévenir les maires concernés, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase dans un département confronté depuis des années aux fermetures de services publics.
Ce désengagement en matière de services publics remet en cause les conditions de vie des populations. Les aînés, en particulier, en font les frais, dans ce département qui compte la plus grande proportion de personnes âgées en France. Les Creusois se sentent en quelque sorte en rupture d’État.

Nos “enfants de la Creuse” à nous, qui manifestaient encore samedi dernier lors d’un kabar au Barachois, peuvent légitimement se sentir, eux aussi, en rupture d’État.
État qui, jusqu’ici, reste délibérément sourd au drame épouvantable qu’ils ont vécu. Sourd à leur soif de réparation. Sourd à leur volonté de se réapproprier leur histoire. Les noms mêmes des associations dans lesquelles ils se retrouvent - “Rasine Anèr”, Génération brisée” - disent assez leur volonté de briser ce silence.

J.-M.C.


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