Saint-Martin : difficile reconstruction dans un territoire de la République

1er octobre 2018

Un an après le passage du cyclone Irma à Saint-Martin, le président de la République y était en visite officielle. Il a été confronté à la colère des habitants dont nombreux sont encore à vivre dans des maisons qui n’ont pas été réparées, tout en continuant à devoir payer un loyer.

Irma était un cyclone tropical très intense, et il est passé sur l’île de Saint-Martin, territoire divisé entre une partie sous souveraineté néerlandaise et une autre sous administration française. Mais face à la force des éléments, les bâtiments ont été détruits à 95 %. Ainsi, des édifices réputés aussi solides que l’hôpital ou la préfecture ont vu leurs toits arrachés. Ce sont les plus pauvres qui ont le plus souffert, avec des maisons rayées de la carte. A cela s’ajoute un lourd bilan humain : plus de 10 morts. Une des conséquences de cette catastrophe a été le retour précipité en France de travailleurs originaires de ce pays. Pour eux, il n’était plus question de vivre à Saint-Martin. Tout d’abord parce qu’il leur était difficile de rester sur place en étant privé de nombreuses infrastructures. Ensuite s’était installée dans leurs têtes la peur du cyclone.

Une des premières questions après le passage d’Irma était celle de la reconstruction. En effet, la plupart des habitants ont décidé de rester. Par conséquent, eu égard à l’impossibilité de délocaliser une population aussi nombreuse, la France s’est engagée à reconstruire. La visite d’Emmanuel Macron la semaine dernière dans l’île avait pour but de faire le point.

Mais un an après, le rythme du retour à la normale n’est pas suffisamment rapide pour de nombreux sinistrés. La France est pourtant un des pays les plus riches du monde, mais le temps de la reconstruction est bien trop long. Or Saint-Martin compte pourtant moins de 40.000 habitants.
Ceci fait réfléchir sur la situation que pourrait vivre La Réunion si elle était touchée par un cyclone aussi violent qu’Irma. Car les sinistrés seraient sans doute bien plus nombreux qu’à Saint-Martin, et un an après, tout serait loin d’être réglé.
Ceci montre l’importance d’anticiper ce genre de catastrophe. Cela implique d’arrêter d’investir dans la zone la plus exposée, c’est-à-dire le littoral. Autrement dit, le principe de précaution impose une rupture avec des politiques qui ne tiennent pas compte de la réalité géographique et climatique de La Réunion.

J.B.

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