Salaires : escroquerie

14 mars 2005

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Parmi les revendications criées jeudi dernier dans les rues de Saint-Denis par les salariés mais aussi par les chômeurs, les exclus et les personnes en emploi précaire, il y a celle de voir augmenté leur pouvoir d’achat. Une revendication justifiée, car si les catégories de salariés aux revenus indexés se plaignent avec raison de la mise en cause de leur pouvoir d’achat, que doivent dire les smicards du public et du privé qui doivent se débrouiller avec 1.000 euros par mois ? Et que doivent dire les érémistes confrontés à la cherté de la vie avec leurs 400 euros mensuels ?
Face à cette revendication, Sébastien Ganet signale dans “l’Humanité” du samedi 12 mars dernier que les économistes libéraux (sociaux ou ultras, de gauche ou de droite) se démènent dans la presse pour expliquer que la France "ne peut pas se payer une augmentation générale des salaires", car une telle mesure "détruirait des emplois". Il s’agit là d’une véritable escroquerie.
En effet le 8 mars, Jean-Paul Fitoussi, président de l’OFCE, signait dans “le Monde” une tribune rappelant un vieux mythe cultivé par le chancelier social-démocrate allemand Helmut Schmidt : "Les profits d’aujourd’hui font l’investissement de demain, et l’investissement de demain l’emploi d’après-demain".
Toutefois, ajoute le journaliste, le président de l’OFCE dressait cet amer constat : "Un quart de siècle de modération salariale n’aura pas suffi à faire régresser le chômage, au point que nombre d’observateurs sont tentés d’inverser le diagnostic originel : après une aussi longue quasi stagnation des rémunérations, les salaires ne sont ils pas aujourd’hui trop faibles pour permettre le retour au plein-emploi ?"

L. B.


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